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Burundi-Rapatriement : des retours et des doléances

Selon un récent rapport du Haut Commissariat des Réfugiés, plus de 200.000 Burundais sont revenus des différents camps des refugiés de la sous-région. Depuis les élections de 2020, plus de 10 politiciens sont déjà au pays. Un constat qui rassure, au regard de l’évolution sécuritaire du pays.

Ils sont nombreux à regagner le bercail. Après plus de cinq ans en exil, les Burundais reviennent en masse surtout ceux qui étaient dans les camps de réfugiés. Même les politiciens ne sont pas en reste. Dans leurs discours, ils ont souligné que la sécurité est maintenant au beau fixe et que l’espace politique s’ouvre au fil du temps.

Selon Pierre Claver Mbonimpa, les discours d’apaisement du pouvoir actuel sont autant de signes encourageants pour le retour des exilés. « La prochaine étape serait de lever les poursuites judiciaires pour certains hommes politiques. Si non, il y a encore des réticences à revenir ».

Rentrer oui, mais…

Pour Gabriel Rufyiri, activiste de la société civile, les politiciens qui se sentent prêts pour rentrer peuvent le faire. Mais il y a encore des choses à améliorer du côté de la gouvernance. Le récent refus de la conférence de presse co-animée avec  le Parcem ne l’a pas laissé indifférent : « Si le gouvernement n’est pas prêt pour des débats contradictoires, cela montre à suffisance que le chemin reste encore à faire », nuance-t-il.

Du côté du Forum des Partis Politiques, l’espace politique est actuellement apaisant. Olivier Nkurunziza, vice-président de ce forum et  président de l’Uprona, trouve que tous les partis politiques travaillent librement et en toute sécurité. « Avec le retour de certains politiciens, nous voyons que la cohésion est maintenant garantie ».

Pour Agathon Rwasa, président du Conseil National de la Liberation (CNL), même s’il y a des politiciens qui rentrent, l’équité dans la gestion des partis est encore à déplorer. « La persécution des membres des partis de l’opposition se remarque dans les différentes collines du pays. Quand on parle d’ouverture de l’espace politique, il ne devrait pas y avoir du deux poids deux mesures », souligne-t-il.

Surtout, garder le cap

Au-delà des discours politiques appelant les Burundais à rentrer, il faut voir ce qui se passe réellement sur terrain. Comme l’explique Rwasa, les gens doivent d’abord se sentir en sécurité. Et pour ce qui est de la politique, l’Etat doit donner des garanties. « Les exilés politiques doivent retrouver leurs partis s’ils décident de revenir. Il y en a ceux qui ont été remplacés par des membres favorables au pouvoir actuel. Comment pourront-ils retourner alors qu’ils n’ont plus le droit de continuer à faire la politique ? », s’interroge-t-il.

Au nom du forum des partis politiques, Olivier Nkurunziza appelle les politiciens en exil à prendre d’abord la main tendue par le gouvernement burundais. « C’est vrai qu’il y a encore des choses à améliorer en matière politique. Mais elles ne seront résolues que si les gens sont sur terrain. Au sein du forum, nous sommes prêts à dialoguer pour une issue favorable pour tous ».

Avec les efforts consentis, politiciens et activistes appellent l’Etat à engager des débats politiques, car rappelle Rufyiri, « du choc des idées jaillit la lumière ».

 

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