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Baisse du taux d’inflation : s’attendre à un mieux ?

Après une inflation record enregistrée au début de 2023 (atteignant 32,6 % en mars), le taux d’inflation a chuté pour le mois de janvier 2024 se pointant à 17,6 %. Une situation qui peut pour le moment raviver l’espoir des ménages burundais. Mais la situation reste préoccupante. Des mesures visant à limiter la hausse généralisée des prix devraient être prises pour alléger le fardeau à la population

C’est une lueur d’espoir pour les consommateurs. Les données fournies par la Banque Centrale montrent que le taux d’inflation s’établit à 17,6 % pour le mois de janvier 2024. Un léger mieux s’observe comparativement à la même période de l’année précédente. En janvier 2023, le taux d’inflation était de 28,6 %. A cette époque, elle était dominée par la hausse des produits alimentaires (41,5 %). Les haricots venaient en tête avec un taux atteignant un pic (128,9 %) suivi du maïs 51,9 %, la farine de manioc 45,3 %, le riz 43,1 %, etc.

Pour ce mois de janvier 2024, le taux d’inflation des produits alimentaires a chuté jusqu’à 17,7 %. Celui du haricot est dans le négatif, -7,7 % tandis que pour le maïs, il est de 2 %. Cette tendance s’est remarquée depuis les derniers mois de 2023. En décembre, le taux d’inflation était de 20 %.

Les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine ont impacté négativement l’économie burundaise durant ces deux dernières années, avait notifié, en septembre 2022, la mission du FMI qui venait de faire une visite au Burundi. L’inflation s’est accentuée suite à l’envol des prix des produits alimentaires et énergétiques (carburant).

Pour 2024, un léger mieux devrait s’enregistrer compte tenu des données fournies l’USAID. La récolte de la saison A devrait stabiliser les prix des denrées alimentaires et améliorer l’accès à la nourriture. Une bonne récolte de la saison 2024 A est attendue en raison des précipitations favorables qui ont commencé à temps ainsi que d’une disponibilité d’engrais et de semences de maïs améliorées, qui sont subventionnées à 60 % par le gouvernement. Certaines régions comme l’Ouest du pays devraient enregistrer des résultats positifs grâce à la récolte sur pied de la saison culturale A. 

La situation reste préoccupante

Malgré cette diminution du taux d’inflation en 2024 par rapport à 2023, la situation des prix des denrées alimentaires reste préoccupante, note Noël Nkurunziza, porte-parole de l’Association Burundaise des Consommateurs (Abuco).

Faustin Ndikumana, directeur de la Parcem, abonde dans le même sens. Selon lui, quand le taux d’inflation arrive à 10 %, cela reste alarmant. Pour lui, les conséquences de l’inflation sont dramatiques. Elle crée une tension dans la vie sociale et les gens perdent l’espoir. 

D’aucuns se demande quoi faire pour contrer la hausse généralisée des produits de consommation. Les experts sont unanimes. La première condition est l’augmentation de la production. L’accroissement de la production agricole ou des services permettent d’exporter le surplus et d’avoir des devises qui font défaut au pays. Faustin Ndikumana préconise une professionnalisation des acteurs du secteur agricole.

Noël Nkurunziza propose quant à lui « d’améliorer la gouvernance qui aura pour résultats un climat des affaires favorable au drainage des capitaux pour plus d’investissements ». Dans ce sens, Ndikumana insiste également « sur la libéralisation du commerce et la cassation du monopole qui cache même une odeur de corruption ». Il ajoute que le gouvernement devrait trouver une solution au problème de la pénurie des devises. La Banque Centrale devrait continuer sa politique de libéralisation du marché de change entamée depuis un certain temps.

Pour le porte-parole de l’Abuco, des mesures de réduction du prix du carburant pourraient impacter l’accroissement de la production si le prix restait stable pendant une période.

 

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