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Chers parents, merci !

Une blogueuse partage ce que ça a été d’annoncer sa grossesse à 15 ans. C’est connu, c’est une étape qu’on ne peut pas contourner quand on est enceinte. Et cela se passe différemment selon les parents. Contre toute attente, la jeune fille a été soutenue par ses parents. De quoi leur dire sincèrement merci. Récit.

Pour un couple marié, une grossesse est une bonne nouvelle, une bénédiction. Il n’en est pas le cas quand on a 15 ans. Le pire, c’est quand vient le temps de l’annoncer ! La plupart du temps, on attribue aux parents le mauvais personnage dans les histoires qui impliquent les grossesses non désirées. « Bazonyirukana, bazoca bambwira ngo ngire ubugeni », pense-t-on. Mais faut croire qu’il y a des exceptions. En tous cas mes parents ont agi différemment.

Le déluge

Mon nom est Joyeuse Ishimwe, native de Kirundo. J’avais 15 ans, je venais de terminer le concours de 9 ème et c’est là que tout a basculé. J’avais un copain, lui aussi élève. Depuis un certain temps, il me disait qu’il fallait que je lui prouve mon amour en acceptant de coucher avec lui. Je l’aimais certes, mais j’avais peur parce qu’on m’avait dit de ne pas avoir les rapports avant le mariage. Il n’a pas insisté quand je lui ai dit non et j’ai été heureuse. Je croyais avoir déniché le bon, le jackpot. Ça n’as pas duré longtemps, puisqu’il a fini par m’appeler chez lui prétextant qu’il était malade et m’as mis dans son lit, il me disait que je ne pouvais pas tomber enceinte la première fois. Hélas, il avait tort, puisqu’après un temps, j’ai appris que j’étais enceinte.

Quand je lui ai dit qu’il m’a ‘’enceintée’’, mon copain n’a pas nié la grossesse, mais par contre, il m’a proposée d’abandonner l’école, avant qu’on ne me renvoie parce que sinon ça allait être compliqué d’y retourner. 

Le linge sale se lave en famille

Mon copain avait raison, je ne pouvais pas attendre d’être renvoyée, de subir l’humiliation, encore moins de ridiculiser mes parents qui sont eux-mêmes enseignants. J’ai alors décidé d’abandonner l’école, mais il fallait affronter ma famille avant. Ce n’est jamais facile d’annoncer une grossesse surtout quand on a 15 ans. Je n’ai pas pu trouver les mots pour leur parler, mais j’ai utilisé l’encre. Une petite missive à maman : « Maman, je suis enceinte, pardonne-moi »

Je ne m’y attendais pas, mais ma mère a été vraiment compréhensive. Calmement, elle m’a appelée, m’a demandé de lui raconter tout. Quand elle a voulu connaître le père de l’enfant que portais, je ne pouvais rien dire puisque j’avais peur qu’il le mette en prison, surtout que j’étais mineure. J’ai gardé le secret du géniteur et j’ai encouragé ce dernier à s’exiler. Mes parents comprenaient mon choix d’abandonner l’école, parce que si ça se savait, je n’allais pas retourner avant 2 ans, puisque le règlement scolaire stipule qu’une fille renvoyée pour cause de grossesse, réintègre l’école quand l’enfant a 12 mois minimum.

Mes parents m’ont beaucoup aidée. A peine ai-je eu mon bébé que ma mère et mon père ont cherché une nounou qui allait m’aider à prendre soin de mon enfant. Cela m’a permis de retourner à l’école. Vous vous demandez comment j’ai contourné le règlement qui ne m’autorisait à retourner à l’école qu’après que mon enfant ait 12 mois ? J’ai dû mentir sur les raisons de mon abandon, et mes parents ont soutenu mes mensonges bien qu’ils étaient contre. Avions-nous le choix ? 

Aujourd’hui, je suis en 2ème post fondamental en informatique de gestion. Mon petit garçon va bientôt avoir 2 ans. Je compte bien terminer mes études et rendre mes parents fiers. Ils m’ont fait comprendre qu’il y avait une vie après ma grossesse. Pour cela, je leur dis merci du fond du cœur.

 

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