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Le statut  de Première dame : de l’effacement à la lumière 

 La première dame du Burundi vient d’être élue Présidente de la Mission de Paix des Premières Dames d’Afrique (MIPREDA) au cours de la 10ème Assemblée générale de cette organisation tenue à Abuja. Une occasion de revenir sur l’évolution du statut de cette haute personnalité au cœur du pouvoir.

 Bien qu’il ne soit pas défini par la constitution, le rôle d’une première dame dans la vie d’un pays a connu des avancées significatives ces dernières années. Fini les temps des premières dames effacées derrière leurs époux, jouant les figurantes  lors des apparitions publiques de leurs conjoints. Désormais, elles participent activement dans la vie du pays par le biais de l’action sociale et humanitaire. A travers la création des fondations, elles remodèlent le pouvoir en lui donnant une dimension caritative. 

Pour le cas du Burundi, Angeline Ndayishimiye incarne bien cette évolution. Elle a créé la Fondation Bonne Action Umugiraneza qui œuvre dans la promotion de l’éducation et de la santé. Elle est la marraine du programme des cantines scolaires et mène un combat contre l’infertilité dans les couples. Pour ce fait, elle a récemment inaugurée un centre de fertilité in-vitro à la Polyclinique UMUGIRANEZA de Kibimba. Par ailleurs, ses actions vont au-delà des frontières car sa fondation a octroyé une aide de riz à la Guinée Équatoriale. Bref, c’est une Première dame dynamique et très médiatisée. 

Un couple présidentiel non isolationniste

« La position que détient toute femme du chef d’Etat n’est pas formelle. Bien qu’elle ne constitue pas une position politique formelle, sa position comporte le risque d’éveiller en elle la tentation du politique et aussi de devenir la cible des critiques. », a écrit  Alexandra Sage. En effet, les détracteurs du pouvoir ne cessent de décocher des flèches en sa direction. Ils lui reprochent de prendre trop de  lumière. Les mauvaises langues l’accusent même de détenir le monopole dans l’importation du carburant. Ont-ils raison ou s’attaquent-ils à elle pour atteindre le Président ? Nous ne saurions le dire. Ce qui est sûr, ses aficionados estiment qu’elle s’inscrit dans le droit chemin de la politique de son mari, celui de développer le pays. D’ailleurs, son élection à la tête de la MIPREDA a failli coïncider avec celle de son époux à la présidence du Mécanisme Régionale de Suivi de l’Accord-Cadre d’Addis –Abeba. 

Cela fait d’eux un couple qui sort le Burundi de l’isolement diplomatique de ces dernières années. A l’instar de son mari appelée Sebarundi, la Première dame devient à son tour Mama Burundi. Une appellation que certains abhorrent. Pour  eux, elle n’est pas la maman de tout le Burundi. Ici, il sied de signaler qu’une de ces appellations, en l’occurrence Sebarundi, tire son origine dans la monarchie. Malgré le fait que nous venons de passer plus de 50 ans sous le régime de la République, le cœur du pouvoir a du mal à se défaire de certains de ses oripeaux monarchiques. Certains reflexes faisant allusions au Roi n’ont pas du tout disparu. 

Ceci dit, selon l’historienne Catherine Coquery Vidrovitch, la façon dont agit la Première dame et la façon dont son action est perçue, reçue, voire réclamée par les nationaux, est révélatrice de la place prise désormais par les femmes, ou du moins certaines femmes, dans l’espace public africain, alors que pendant des siècles, sauf exception, elles ont été cantonnées à la sphère domestique. Est-ce exactement le cas de ce qui est en train de se passer au Burundi ? Le débat est ouvert. 

 

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Les commentaires récents (1)

  1. En réalité, la première Dame est en train de hisser le drapeau à travers l’Afrique. Elle oeuvre dans plusieurs domaines de la vie du pay, mais je sais pas la motivation profonde de ça. Mais comme la constitution ne stipule rien sur ce statut, il sied de signaler que celle ci peut aller plus loin qu’à la normale, pour dire que si elle s’attribue plusieurs tâches qui touchent la vie de la nation , si elle ne sait pas bien gérer les choses ça donne une autre image.
    En outre il vous est nécessaire d’étudier l’histoire des premières dammes des autres pays qui se sont beaucoup impliquées dans la gestion des ressources de la nation, et voir le sort qu’ont connu leurs familles à la sortie du pouvoir.