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#YaNgabire : aux traces de Montaigne et Montessori

Ce 18 novembre 2023 aura lieu la compétition de talents #YaNgabire, entre jeunes de 12 ans à 24 ans, burundais et étrangers vivants au Burundi. Une occasion de rappeler un point important : l’enfant a droit à la découverte de son potentiel, ce que prônent Montaigne, philosophe français et Maria Montessori, pédagogue italienne.

#YaNgabire (le hashtag en kirundi, signifie en français « ce talent »), en sillonnant le Burundi à la découverte des jeunes talents que regorge ce pays, cette compétition participe à une grande mission humanitaire : donner l’occasion aux jeunes de montrer leurs talents, de rêver, de réaliser leurs rêves.

Parmi presque tous les systèmes éducatifs mis en place à travers l’histoire, peu donnent à l’enfant une chance de découvrir son plein potentiel, son talent. Il y a quelques exceptions de penseurs qui ont pu imposer leurs visions de ce que doit être l’éducation donnée à l’enfant : Michel de Montaigne et Dr. Maria Montessori.

Dr Maria Montessori, à l’origine du système pédagogique ayant hérité son nom, prône le fait que « l’enfant a un besoin fondamental de s’épanouir personnellement ». Selon cette Italienne morte en 1953, « l’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir ». Partout au monde, le système Montessori a été adopté et elle a déjà fait ses preuves.

Michel de Montaigne (1553-1592), homme de lettres français, philosophe de l’éducation connu pour son Essais. Pour Montaigne, chaque enfant étant unique, il n’existe pas d’enseignement universel.

Une dissertation sur Montaigne intitulée L’éducation selon Montaigne dit que le philosophe français prône de « mettre l’accent sur le développement de la personne et sur la réalisation de soi ».

Dans cette dissertation, on revient notamment sur l’éducation à octroyer à un élève : « Les principales caractéristiques de la pédagogie humaniste sont les suivantes : le développement personnel de l’élève (meilleure connaissance de soi); le comportement créatif (imagination, originalité) (…) ».

De l’histoire de l’éducation 

Depuis la nuit des temps, l’être humain a cherché à bien éduquer ses enfants. En 2021, sur une des plages de la côte espagnole se trouvant près de la station balnéaire de Matalascañas, à Huelva, des archéologues ont découvert ce qui semblait être des traces laissées par des Néandertaliens (une espèce éteinte du genre Homo, qui a vécu, il y a 30 000 ans). Ce qui nous amène à comprendre que l’évolution de l’être humain est en corrélation avec l’éducation qu’il donne à ses enfants.

Parmi les traces des Néandertaliens trouvées sur les côtes de la péniche ibérique à Huelva, les archéologues ont remarqué celles appartenant aux plus jeunes, et il est possible, comme le rapporte la BBC, « qu’ils étaient là à observer et à aider à la recherche de nourriture, tout en pataugeant et en s’éclaboussant, mêlant ainsi jeu et apprentissage comme le font tous les enfants ».

Durant l’Antiquité, Sparte, une des cités grecques, connaît l’agogé : un programme d’éducation, qui formait les jeunes hommes à l’art de la guerre. Les filles spartiates n’y participaient pas, mais une autre forme d’éducation était réservée à elles. Sans oublier que l’alphabétisation était au programme de l’agogé. Platon, Aristote et Xénophon (philosophes grecques) jugèrent l’agogé comme « une forme d’éducation idéale ».

À Athènes, l’éducation donnée aux rejetons athéniens était si bien structurée que jusqu’à aujourd’hui, nous en gardons un héritage : par exemple, les petits athéniens passaient des examens et recevaient des récompenses.

Le Moyen-âge passa, Charlemagne restructura l’école dans ses territoires (correspondant en grande partie à l’Europe centrale) et les jésuites apportèrent leur rigueur jusqu’au début du XXe siècle. Jules Ferry rendit l’enseignement primaire obligatoire en France le 28 mars 1882.

Si cet historique de l’éducation citée ci-haut est centré sur l’Occident, on doit mentionner aussi le système éducatif de l’Empire du Milieu (Chine) et son fameux concours, le « keju » qui permettait aux jeunes chinois de devenir des fonctionnaires au service de l’Empire. Même le Burundi ancien connaissait son système d’éducation où les jeunes garçons devaient apprendre à prendre soin du bétail, chasser, et quant aux jeunes filles, elles apprenaient les métiers du foyer (traire les vaches, faire de la vannerie, etc.).

Pourquoi revenir sur l’Histoire de l’éducation pour parler d’une compétition de jeunes ? 

Avé #YaNgabire !

Durant tout le temps que #YaNgabire était en cours, nous avons pu observer des jeunes aux talents incroyables. Il y avait ceux qui avaient des voix angéliques, ceux qui dansaient incroyablement bien et plus encore. 

Grâce à #YaNgabire, ce sont des centaines de Burundais qui ont pu avoir l’occasion de montrer leur talent, quelque chose d’unique dans un pays où seule l’excellence académique est souvent mise en avant.

Ce 18 novembre 2023, au lycée SOS HG en maire de Bujumbura, Solange Kaneza, Tess Dara Mutoniwimana, Elysé Mélodie Bizimana, Burundi Hot Talent Acrobatics, Carmelle Niyomurenzi, Nice Naomi Ishimwe, Grâce Nelly Irakoze, et Nanje Nobaho Acrobatics ont rendez-vous avec l’Histoire. Montaigne et Montessori auraient aimé y être : assister à un concours de talents serait un rêve pour ces deux penseurs qui ont tant apporté au monde. Mais comme ils ne pourront pas être présents, aux lecteurs qui me lisent ; ne ratez pas #YaNgabire. Vous serez émerveillés !

 

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