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Les vacances d’été : l’entrepreneuriat contre l’oisiveté

Les mois de juillet et août sont des périodes de vacances pour les élèves du Burundi. Pour ne pas tomber dans l’oisiveté et l’indiscipline, certains s’occupent utilement. Et si tous les élèves s’y mettaient ?

Qui aurait cru que les ados se comporteraient de la sorte pendant les vacances d’été ? Pour certains, c’est nouveau, mais pour d’autres rien d’étonnant. Autre temps autres mœurs, disent les Français. L’habitude était de voir des adolescents indolents, passant leurs journées sur les ligala à ne rien faire. Ce n’est plus le cas aujourd’hui pour certains des jeunes de Gitega.

Il suffit de se rendre dans les marais de Nyabuhira et Karambi dans la zone Mungwa de la commune et province Gitega pour le constater. Là, on fabrique des briques en argile. A cette briqueterie, les visiteurs sont accueillis par les vrombissements des bennes transportant des briques mêlés aux cris et chansons des jeunes présents en ces lieux. Ils sont originaire des collines Rweza, Kamabuye et Karambi, adolescents pour la majorité. 

Réunis là pour une seule cause : combattre l’oisiveté

Les garçons fabriquent des briques et les filles les transportent. Le but est  de s’occuper utilement pour  éviter l’oisiveté. Oscar Ngendakumana, du haut de ses 14 ans, fabrique ces briques pour le compte d’un entrepreneur de la ville de Gitega. « Le matin, je me lève pour creuser et préparer l’argile à utiliser », indique le jeune homme.

Même son de cloche pour Didier Nsabimana. Il fait savoir que c’est son sixième jour au chantier. Il est venu juste après la passation du concours national qu’il croit avoir réussi avec succès. Il a déjà fabriqué 4 000 briques.  Il compte en fabriquer 10 000 durant ces vacances. Il indique qu’il fait entre 700 et 900 briques par jour. Et il gagne de l’argent. Pour 1000 briques, il gagne 5 000 BIF. Avec l’argent qu’il gagnera, il compte s’acheter un kit scolaire lui-même sans l’intervention de ses parents. En plus de ce kit scolaire, Didier Nsabimana compte se lancer dans l’élevage des poules et des porcs. L’élevage ça le connaît car qu’il a déjà trois chèvres qu’il  a eues  grâce à cette activité de fabrique des briques.

Un coup de main pour les familles 

Pétronie Habonimana, un parent  d’un des jeunes de la briqueterie fait savoir que ce travail est non seulement utile pour les jeunes mais aussi pour leurs familles d’origine. La quadragénaire rappelle également que ces travaux ne sont pas seulement bénéfiques matériellement. C’est une bonne façon d’encadrer les jeunes. Ce sont les charges familiales qui diminuent. Bien plus, les enfants acquièrent le sens du travail et d’organisation et c’est bon pour leur vie future.

Elle ajoute que c’est aussi une bonne façon de développer la fibre entrepreneuriale très tôt. Quand ils en auront fini avec les études, ils ne vont pas attendre d’être embauchés par l’Etat, renchéri-t-elle. C’est bien que les enfants aident les parents pendant les grandes vacances ou visitent leurs tantes/oncles, etc., mais c’est encore plus intéressant si les adolescents s’initient à la vie active, selon madame Pétronie. 

Elle en profite pour inviter les jeunes à ne pas croiser les bras. Faut-il encore souligner que ces travaux n’ont été organisés ni par une quelconque association, ni par une ONG. Ce sont les jeunes eux-mêmes qui se sont coalisés.

 

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