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Violences 2.0. 

Le Burundi, comme d’autres régions du monde, a ses traditions et sa culture. Certaines de ces traditions nous étonnent, d’autres nous révoltent mais toutes correspondent à un contexte. Et presque toutes débouchent sur des pratiques les unes plus préjudiciables au genre que les autres. Et la loi dans tout ça ?

Il y a quelques années, le Malawi a alimenté et défrayé la chronique par ses hommes-hyènes qui déflorent les jeunes filles pour les « purifier ». Cette « purification » initiatique s’est révélé être l’une des raisons de la forte propagation du VIH/Sida dans ce pays d’Afrique australe.

Des pratiques, le Burundi en regorge aussi et certaines sont quasiment méconnues de notre génération, surtout celle citadine. Nous avons choisi de mettre la lumière sur celles définies au chapitre de la  Loi no1/13 du 22/9/2016 portant Prévention, Protection des victimes et Répression des violences basées sur le Genre en sa deuxième section, article 2, alinéa w intitulé : « pratiques traditionnelles préjudiciables au genre ».

« Gukanda Umuvyeyi »

Une forme de viol conjugal toléré par la culture qui consiste pour un homme de forcer sa femme à avoir des rapports intimes avec lui après l’accouchement avant que celle-ci ne soit rétablie.

Ceci est certes connu mais les jeunes gens ignorent le caractère délictueux et méchant de l’acte sur l’intégrité physique et morale de la victime. Ils le font suivre innocemment de bons vœux pieux : « Urasubirayo ntihababa. Taha gukanda umuvyeyi ». 

 « Gukazanura »

Lui aussi est un peu connu, mais utilisé pour signifier « kwikazanura » (s’apprêter). Ce qui n’est pas vraiment très loin de « Gukazanura » (apprêter pour …) et « Umukazana » (belle fille). 

Il s’agit d’une pratique qui reconnaît à un homme le droit d’avoir préalablement des rapports sexuels avec sa belle-fille, le jour du mariage de son fils.

C’est un acte qui ouvre le bal à « Gutera intobo », une pratique dans le même ordre d’idée cette fois-ci même après le jour du mariage.

« Guteka ibuye rigasha »

C’est la plus méconnue de toutes et la plus obscure. Elle consiste pour un homme de forcer sa femme ou sa fille d’avoir des rapports sexuels avec un guérisseur traditionnel pour que le remède prescrit ait les effets escomptés.

Comment établir en effet un lien connexe entre l’efficacité du remède et le plaisir que le « blaireau » se procure de la brebis immolée ? Mystère.

À chaque pratique correspondent une époque et les motivations de ses contemporains. En ce vingt-et-unième siècle, pour ce qui est des pratiques susmentionnées, l’on ne peut que dire bravo au législateur burundais.

 

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