Pour certains, parler de la sexualité rimerait avec impudicité surtout si le dialogue est entre deux personnes de sexes opposés. Pour autant, si vous ne discutez pas avec votre enfant, il trouvera sûrement ces informations sur les plateformes de recherche, les réseaux sociaux ou auprès de ses amis. Ces sources sont-elles fiables ? N’aurait-il pas besoin de ses parents par exemple pour discuter de ses découvertes ?
Dans le temps, quand une fille allait se marier, c’est à ce moment qu’on lui parlait véritablement de sexualité, et ce, pour appliquer ces conseils aussitôt arrivée chez son mari. A cette époque, elle n’était là que pour écouter.
Je m’appelle Karire (pseudonyme). J’ai toujours été à l’aise pour discuter des questions d’ordre sexuel avec ma mère. J’ai 20 ans aujourd’hui. Certes, il y en a qui pourraient penser qu’à cet âge, il n’y a plus rien à apprendre sur la sexualité. Détrompez-vous, je découvre chaque jour de nouvelles choses à ses côtés. Tenez par exemple, je vous raconte ce qui m’est arrivé récemment.
J’approchais de cette période rouge du mois. Le matin, quand je prenais une douche, je vis sur ma vulve de petits boutons qui me faisaient mal. Dans un premier temps, j’ai vite oublié cette histoire parce que j’étais en retard pour la fac. Pendant la pause, je trouvai mes amies en train de parler de boutons du visage et c’est là que je leur ai parlé des miens sur le pubis.
« Ah, donc c’est la 1ère fois que tu vois ces boutons ? » me demande Keza. Je lui réponds que ce n’est pas la première fois, mais que ceux que j’ai remarqués aujourd’hui me font plus mal que d’habitude. Elle me lance alors : « Ce sont de petits abcès en évolution. Alors, tu n’as qu’à les percer et finie l’histoire de boutons » sur un ton, comme si elle venait de me donner une solution miracle qu’évidemment, j’hésitais à appliquer, d’autant plus que je savais que je n’aurais jamais le courage de percer un bouton.
Aussitôt rentrée, alors que nous partageons nos journées ma mère et moi, elle me demanda de lui faire voir les boutons. Vous pensez peut-être que j’ai refusé ? Et la pudeur alors, n’a-t-elle pas de place quand je suis avec ma mère ? C’est cela que vous vous demandez probablement. Au fait, je lui ai montré sans aucune gêne. Elle m’a ensuite conseillé de voir un médecin qui m’a ensuite diagnostiqué une furonculose. Le docteur m’a prescrit une crème et un antibiotique que j’ai pris et l’affaire était réglée après quelques jours. Si ma mère n’avait pas été là pour me conseiller, j’aurais peut-être percé ces petits boutons alors qu’il est recommandé de ne pas le faire.
Chers parents, la sexualité, on en parle ou c’est gênant ?
A la petite enfance, les parents s’occupent de leur enfant tant sur le plan matériel que moral. Vous verrez par exemple que ni la mère ni le père ne sont gênés d’accompagner leur enfant aux toilettes. A l’adolescence, cette période de changements importants, l’enfant qui prend de l’âge a tendance à renoncer à l’intimité qu’il avait avec ses parents pour la replacer avec ses pairs, donc ses amis. Je pense pourtant que c’est pendant cette période de la vie qu’il a le plus besoin de ses parents.
En effet, adolescent, vu les changements rapides sur son corps, il cherchera à le partager, non pas avec ses parents, mais plutôt avec ses amis, sur les réseaux sociaux, etc. Les informations qu’il tire de tous ces groupes ne sont pas toujours fausses. Elles ne sont pas toutes vraies non plus.
Les parents sont donc là pour l’aider à faire le tri, lui évitant de prendre des risques qu’il pourrait éviter. Là, je parle des éventuels risques d’avoir des rapports sexuels sans protection par exemple, pouvant aboutir à une grossesse non désirée chez la fille, à des infections sexuellement transmissibles, et j’en passe.
Ils se doivent d’initier la conversation et d’essayer de lui dire les quatre vérités sur sa sexualité, de lui en parler en long et en large, et ce, le plus souvent possible. Je ne fais pas allusion à un monologue. Loin de là. Je parle d’une vraie communication interactive où l’enfant exprime son avis et où le parent fait de même.
L’idéal serait que tous les parents prennent conscience que les enfants ont besoin d’eux, non pas que pour les choses matérielles, mais pour leur temps aussi. Le temps pour discuter sur tout ce qui se passe dans la vie de leurs enfants. Cette communication est comme une suite logique. On ne doit pas brûler les étapes. Elle est entamée dès les premières années de la vie et sera continue. Bien que les sujets sur la sexualité suscitent parfois de la gêne lorsqu’on les aborde, les parents devraient briser le tabou pour une meilleure éducation sexuelle de leurs enfants.
J’avoue que c’est très instructif👌🏾… très bien rédigé l’article
Les parents devraient essayer de mettre leurs enfants on ne peut plus à l’aise pour avoir une communication saine et une discussion moins gênante.
C’est un très bon article !