article comment count is: 1

Planning familial : nous sommes tous concernés !

Le planning familial est généralement considéré comme une affaire qui ne concerne que la femme au sein du couple, la laissant avec une responsabilité peu ou pas du tout partagée avec son conjoint. Pourtant, il existe des méthodes contraceptives pour les hommes. Et si les hommes se mettaient à la vasectomie ?

Le planning familial est un ensemble de méthodes contraceptives mises à la disposition d’un individu, d’un couple ou de la communauté pour avoir le contrôle sur le nombre d’enfants voulus et le moment voulu. 

Les méthodes contraceptives qui existent aujourd’hui concernent en grande partie les femmes à savoir : les injectables, les pilules, le stérilet, les implants sous-cutanés, la ligature des trompes et les préservatifs féminins. 

Pour les hommes aussi, il existe les préservatifs masculins et la vasectomie. La vasectomie est une opération mineure qui consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules.

Cependant, l’irréversibilité de cette méthode de contraception masculine fait objet de polémique surtout auprès des principaux concernés, mais pas que.

Et la virilité dans tout ça ? 

La plus grande peur pour les hommes, c’est de perdre leur virilité. « Faire une vasectomie signifie devenir impuissant. Je n’ai pas l’intention de me faire ‘mutiler’ mes ‘bijoux de famille’ au risque de ne plus avoir une érection alors que ma femme peut recevoir des injections sans aucun risque. Vous vous imaginez s’il m’arrive que je ne puisse plus pratiquer l’acte conjugal ?», s’inquiète Simon*, dans la quarantaine. 

« Moi, je préfère que ce soit moi qui soit sous contraceptifs plutôt que mon mari. Je le remettrai même en question si jamais il me parlait de vasectomie car cela prouverait qu’il a une aventure hors mariage et en fin de compte il ne ferait que ramener des IST à la maison », affirme Mathilde*, mère de cinq enfants. 

Désiré Manirakiza, maïeuticien à l’Association Burundaise pour le Bien-être Familial (ABUBEF) affirme que la vasectomie n’a aucun effet néfaste sur la libido de l’homme ni sur sa santé en général. Il ajoute même que ce sont les femmes qui se réjouissent plus quand leurs hommes se font « vasectomiser » car elles n’ont plus à se soucier d’une éventuelle grossesse non planifiée. 

« Avant de pratiquer la vasectomie, on doit obtenir le consentement des deux partenaires après leur avoir expliqué en détails les tenants et les aboutissants de cette méthode parce que certains hommes viennent ici avec des préjugés en tête. Par exemple, il peut arriver qu’un homme  fasse une vasectomie alors qu’il a une maladie chronique comme le diabète qui diminue considérablement la libido. Quand alors il rencontre des difficultés à ce niveau, c’est la vasectomie qu’il blâme et il va lui faire un faux procès qui fait que les autres la craignent », explique M. Manirakiza. 

En ce qui concerne la tranche d’âge à laquelle la vasectomie se pratique, il fait savoir que  l’éligibilité à la vasectomie est mesurée selon l’indice 120. « Quand on multiplie le nombre d’enfants que vous avez par votre âge et que le résultat est supérieur à 120, on considère que vous avez une famille suffisante. »

Au de-là de la sensibilisation 

Selon le rapport fourni par le Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) sur le taux d’utilisation des produits contraceptifs par province, 2066 hommes ont adhéré à la vasectomie en 2018. 

Sadik Niyonkuru, chef du service d’information, éducation et communication au PNSR fait savoir que l’État a crée des unités décentralisées dans les provinces où les agents de santé communautaire font des descentes sur terrain pour sensibiliser la population soit sur les districts sanitaires ou qui font du porte à porte. Il souligne néanmoins qu’atteindre les hommes et avoir leur attention n’est pas une chose facile. « Les hommes sont têtus. C’est la raison pour laquelle dans les campagnes, on se focalise plus à demander aux hommes de soutenir leurs femmes à aller sous méthodes contraceptives », ajoute M. Niyonkuru. 

Pourtant, les méthodes contraceptives féminines sont pour la plupart d’entre elles à base d’hormones qui modifient souvent l’organisme. 

« Il n’est pas rare qu’il y ait des cas où certaines femmes essaient presque toutes les méthodes contraceptives et que le corps ne réagit positivement à aucune d’elles. C’est par exemple dans des moments pareils où l’homme devrait prendre le devant et se faire vasectomiser », signale M. Manirakiza Désiré. 

Le planning familial, s’il est bien pratiqué, diminue la mortalité maternelle de 20 à 30% et la mortalité infantile de 12 à 20%. L’État devrait ainsi fournir un peu plus d’efforts, non pas seulement en sensibilisant les hommes à soutenir la femme sous contraceptifs mais aussi à y adhérer eux-mêmes. 

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (1)

  1. Pourquoi toutes ces pratiques sataniques?
    On peut avoir une sexualité responsable sans s attrophier les organes du corps.
    Quelle difference y a t il entre la vasectomie et les mutilations genitales faites aux filles dans certains pays musulmans?
    Ceux qui ont fait ça vous allez me pardonner. Moi je le qualifie de pratiques barbares