La question fait souvent objet de discussion. Comme ce jour où, lors d’une célébration nuptiale, je me retrouve pris entre plusieurs commentaires de convives curieux face à la rapidité des tourtereaux à se dire oui pour la vie.
C’est un samedi comme tant d’autres. Ce jour-là, je suis invité aux noces de deux connaissances. Arrivé à la salle de réception, je rejoins mes amis pour ne pas me retrouver isolé avec mon téléphone.
Près de notre groupe, des gens discutent à voix basse mais leurs propos me parviennent. « Il paraît que leur relation n’a pas duré longtemps avant qu’ils ne décident de se marier », confie Alice*à son ami. « Et comment ! Je connais même l’ex du type, ils ont rompu il n’y a pas une année, avant qu’il se mette avec celle-là », réplique ce dernier, avant d’ajouter : « Dernièrement, la fille me parlait de leur relation et des causes de leur séparation. C’est vraiment triste ».
En effet, l’union de nos deux nouveaux mariés semble précoce pour beaucoup de ceux qui les connaissent bien. Et les spéculations vont déjà bon train. « Si c’est à cause d’une grossesse alors, on le saura pour très bientôt », me confie, en souriant, un des membres de la famille des mariés.
L’ordre des choses
Quelques jours plus tard, je me suis entretenu avec Philippe Twagirayezu, marié, 32 ans de vie de couple. Selon lui, tout dépend de la façon dont le couple construit son foyer car, dit-il, « il n’y a pas de philosophie d’absolutisme dans le mariage. Il y a toujours des hauts et des bas. La longue durée d’une relation ou des fiançailles est un avantage mais pas un atout ».
D’après Dr Rénovâte Irambona, professeur en psychologie et doyenne de la faculté de psychologie à l’Université du Burundi, se précipiter pour le mariage est un facteur de risque pour une déception. « Il y a des personnes qui se rencontrent et avant qu’ils ne se connaissent, elles commencent déjà à préparer leur mariage. Or, normalement le mariage devrait se faire quand il y a de l’amour car c’est l’amour qui doit précéder le mariage et non le contraire », déclare la psychologue. Devenir amoureux de son conjoint après le mariage, cela existe, mais ce n’est pas toujours évident. Se connaître, s’aimer, se marier, tel devrait donc être l’ordre des choses.
C’est pas sorcier !
Dans tous les cas, fiançailles longues ou courtes, les conditions pour un mariage réussi ne changent guère. « Rendre l’autre heureux par de petits gestes de complaisance, de pardon, de tolérance, réconciliation, ne pas chercher à avoir toujours raison, prendre votre couple pour modèle de votre foyer », sont, pour Philippe, des ingrédients d’un couple prospère. Des ingrédients qui peuvent se résumer en trois mots : l’Amour-Souci (savoir se soucier de l’autre), l’Amour-Accueil (savoir accueillir l’autre), l’Amour-Abandon (savoir s’abandonner à l’autre).
*Nom d’emprunt
Le mariage un mystère que Dieu a donné aux hommes par amour