Difficile de faire sans. En pleine réunion avec les partenaires, au détour d’un examen en classe, au milieu d’une foule d’anonymes, les fantasmes sexuels sont toujours là, en embuscade, prêts à surgir. Mais comment faire avec ?
Nous autres, les humains, avons un imaginaire fertile. On peut fantasmer une réussite financière, un examen passé avec brio, la victoire dans un concours sportif, etc. Mais le fantasme sexuel, lui, est d’une autre nature. Il engage notre lien à la morale, aux convenances. Il est comme une hallucination interne, un scénario imaginaire échafaudé à partir de données personnelles recueillies consciemment ou inconsciemment tout au long de l’histoire d’une vie.
Le fantasme sexuel entre en quelque sorte dans l’aspect psychologique de la sexualité. Comme le dit David Lodge dans Le Monde de l’éducation, «la vie sexuelle de chacun est en partie composée de fantasmes, en partie inspirée de modèles littéraires, de mythes, d’histoires ainsi que d’images et de films ».
Fantasmes versus morale
« Il arrive que des scènes érotiques me passent par la tête. Elles me gênent souvent. Dans ma religion, elles relèvent du péché. » Ces propos de K.D étayent l’influence du mode de vie sur l’interprétation des fantasmes sexuels, la religion apportant une grande part d’influence.
Les fantasmes se construisent en fonction de l’éducation reçue et de la culture dans laquelle on baigne depuis l’enfance. Raison pour laquelle une pensée sexuelle sera difficile à accepter pour une personne et tout à fait banale pour une autre.
La morale est cette tentative d’organisation tandis que le fantasme sexuel cherche continuellement à déconstruire et reconstruire selon les normes qui lui sont propres et transgressives.
En plus, ce qui peut déranger dans le fantasme, c’est qu’il est toujours la manifestation d’un désir. Et cette idée bouleverse un peu car nous n’arrivons pas à accepter que nous puissions être en proie à des situations aussi grotesques et improbables.
Ne pas culpabiliser
Le combat entre la morale et le fantasme crée une interrogation constante sur nos motivations sexuelles et leurs fondements inconscients. Ce qui pose la question du sens que nous donnons à ce que nous désirons.
Dans Je fantasme donc je suis, Alain Héril, psychanalyste et sexothérapeute explique : « Le fantasme sexuel n’a pas vocation à être réalisé. Il est là comme témoin de notre puissance imaginative et la preuve de notre capacité illimitée à mettre en scène des univers sexuels débridés, incongrus et dérangeants. Il est le signe de notre liberté interne, même si parfois sa présence en nous et sa puissance d’évocation peuvent nous gêner. » `
Ainsi on peut considérer que le fantasme est là pour nous rappeler que même sans acte sexuel véritable, nous restons des êtres de désir. Et d’ailleurs, comme l’écrit Jean de la Bruyère dans Les Caractères, « la vie se passe toute entière à désirer ».
On le ressent et pourtant notre conscience nous torture et on est en guerre avec soi même
La sexualité joue le rôle plus important,disons occupe une place primordiale voire irremplaçable dans la vie car il nous aide à bien déterminer l’abstinence voire Racine idéologique