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Enfants en situation de rue et la santé sexuelle et reproductive : un couple mal assorti

Si nul n’est étranger à leur présence, les enfants en situation de rue font face à des réalités difficiles qui impliquent quelques fois leur santé sexuelle et reproductive. À travers des témoignages et avis des défenseurs des droits de l’enfant, Yaga lève le voile sur un phénomène de société qui semble irrésolu.

7000. C’est plus ou moins le nombre d’enfants en situation de rue. Si l’État a tenté maintes fois de les réinsérer dans leurs familles, cette initiative montre des signes d’échec, « un fiasco » titrait un média local en décembre 2022.

Vous verrez encore ces enfants en situation de rue pour un bon moment. Devant votre domicile, vos bureaux, à la gare de bus, devant vos universités, tout près de vos restaurants préférés… Ils seront encore là. Devant vous. Avec leurs yeux doux, ils vous demanderont : « Boss, mpa ijana ry’agatumbura » (Boss, donne-moi 100 francs pour m’acheter un beignet, Ndlr).

De cette précarité, comme on le verra dans les billets de blog qui vont passer sur Yaga, nous découvrirons des jeunes filles dans la rue qui ont subi des abus sexuels, mais pas que. 

Quid de la SSR chez les filles (et garçons) en situation de rue ?

Elles sont souvent en bas âge. Elles ont entre six ans (ou même moins) et seize ans (et plus). Alors que cette catégorie d’âge est considérée comme vulnérable, c’est aussi une période d’apprentissage où l’adolescence fait son entrée (entre 12 ans et 13 ans). Les manifestations physiologiques chez les filles qui entament la puberté, viennent avec l’apparition des premières règles. Les filles en situation de rue ne sont pas exemptes de ces changements physiologiques. Nous verrons comment l’une d’entre elles vit « sa période rouge »

Si pour les filles et femmes loin de la précarité, cette période est source de tracas, qu’en est-il de ces filles qui vivent dans la rue ? Peuvent-elles se procurer des serviettes hygiéniques ? Ces dernières sont une manne pour ces laissées-pour-compte qui arrivent à peine à trouver de quoi mettre sous la dent ? 

Il n’y a pas que « la période rouge » qui ne rassure pas les jeunes filles en situation de rue. En effet, obligées de dormir dans la rue avec des garçons, sous les sacs en plastique ou sur des cartons, les rapports sexuels ne sont pas à omettre dans ces conditions. Une gamine de 15 ans en situation de rue, où va-t-elle trouver un moyen pour se protéger ? Les préservatifs coûtent les yeux de la tête pour ces enfants dont leur première préoccupation est la survie. 

Que dire de l’éducation sexuelle ? Même pour les enfants qui n’ont pas la rue comme domicile, il est encore difficile de déterminer s’ils la reçoivent. La situation est préoccupante. Les maladies sexuellement transmissibles n’ont jamais fait écho dans leurs oreilles. Hélas.

Le but de ce dossier est de mettre en lumière cette catégorie à risques, sujette à des effets liés au manque d’informations sur la SSR (santé sexuelle et reproductive) et porter loin leurs voix.

Espérons que les décideurs et tous les Burundais réaliseront qu’au-delà de réinsérer ces enfants en situation de rue dans leur famille, il faut aussi les protéger contre les abus sexuels (et autres) et leur permettre d’avoir ne serait-ce qu’un peu de connaissances en matière de santé sexuelle et reproductive. 

 

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