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[#OyaNiOya] « Dans le doute, demande-moi et écoute-moi ! »

C’est complexe, les relations qui peuvent exister entre une femme et un homme. C’est encore plus complexe de deviner le ressenti de l’autre sans qu’il/elle l’ait exprimé explicitement. Mais pourquoi donc se compliquer la tâche à deviner alors qu’on peut simplement demander ? Faites gaffe ! Se complaire dans la logique du consentement implicite ou acquis peut vous coûter cher. En cas de doute, écoutez la voix de la raison ! 

[Quatrième article de notre dossier sur le consentement sexuel]

Au regard de l’époque que nous vivons et du flux d’informations qui est à la disposition de la jeunesse, j’ai commis l’erreur de penser que le consentement était devenu une notion comprise sous sa forme la plus vague ou élargie. Je n’aurais pas dû ! Il suffit de faire le tour des réseaux sociaux pour tomber sur des nouvelles de viols, des histoires de personnes à qui l’on n’a pas donné le temps d’exprimer leurs envies ou alors de la mauvaise interprétation des codes donnant accès à l’espace privé d’une personne. 

Nombre d’entre nous, dans nos éternelles discussions de comptoir, nous tombons dans le blâme des victimes d’abus, en arguant « qu’elles » (comprenez ici que les hommes sont tout aussi concernés) le voulaient bien, sur base de ce que l’on a vu ou entendu ou tout simplement ce qu’on croit connaître. 

Dire oui ou non est un droit

Loin de moi l’idée de vouloir refaire l’éducation de mes compatriotes sur le consentement, ni de leur donner des leçons, mais j’aimerais que l’on parle de ce qui ne sera jamais perçu comme un accord. Nous partirons du principe que le consentement peut être tacite quand la volonté de la personne est apparente, soit qu’il y a une déclaration faite, un geste posé qui ne porte pas confusion ou alors qu’il y a utilisation d’un écrit.

Tantôt, j’ai fait mention des discussions de comptoir. Vous vous souvenez de ce moment où il a été fait mention de « la fille à qui l’on a forcé la main » dans la maison de son petit ami ? Premier commentaire, « elle savait bien ce qui allait arriver non ? », ensuite les rires gras fusent comme pour ponctuer une phrase que l’on a trop souvent entendu : « Qu’est-ce qu’elle portait à ce moment ? ». Celle qui me fait le plus froid dans le dos est : « Elles disent non, mais elles pensent oui en fait ». Le gars a juste décidé de ne pas l’écouter. 

Pas toucher !

C’est à cause de ce genre de raisons que j’ai envie de recadrer les choses en ce qui concerne le consentement.  Au regard de la loi, on a le droit de dire OUI ou NON. Cette fille qui est venue te voir, c’est aux mecs que je parle, son consentement se limite à l’envie de TE VOIR POINT ! Tout ce qui pourrait se passer après, tant qu’elle n’a pas dit qu’elle le veut, c’est un abus ou un viol. Une femme qui porte un  « beau vêtement » et qui ne t’a pas invité à la toucher, tu ne le fais pas. Ça se saurait si un type d’habillement voudrait dire « touche moi, j’en meurs d’envie ». Il faut que ça soit dit explicitement. Sinon, pas toucher ! L’argument vestimentaire, qui dit qu’un homme ou une femme envoie, avec ce qu’ils portent, de forts signes d’invitation à aller plus loin relève de la pure mythomanie. Vous avez certainement remarqué qu’à la plage les femmes ne se font pas systématiquement tripoter. Pourtant elles ne sont pas couvertes de la tête aux pieds ! Mais bizarrement, c’est en tenu de ville, au bureau, aux bars, etc., que la libido de ces messieurs est titillée et que les mains baladeuses s’égarent.  

Est-ce que vous vous rendez compte qu’aux yeux de la loi, une personne a le droit de se rétracter après avoir été consentante pour « une » chose ? À partir du moment où un geste, un son, un regard est posé pour manifester un refus, c’est mort et ça doit être compris comme tel. S’il n’y a pas consentement, franchir la ligne rouge, c’est tomber dans l’abus, l’interdit, l’infraction, la violence basée sur le genre. Le viol. Pour un geste inapproprié, un instant volé ou un moment d’égarement, nous entrons en conflit avec la loi. 

 Le jeu en vaut la chandelle 

Dans le contexte du travail, le consentement dans les relations femmes-hommes, revêt un caractère encore plus complexe. Ici on peut parler de consentement biaisé. Honnêtement, il serait dur pour moi de croire qu’une femme soit totalement consentante si elle répond aux avances de son patron. Et vice-versa d’ailleurs. Du moment, qu’une situation contractuelle vous lie… la peur de perdre son travail peut vous pousser à prononcer un « oui irréfléchi ». Il y a un abus de pouvoir parce que cette personne détient un ascendant sur l’autre. Ces travailleurs et travailleuses de maisons qui cèdent à un moindre mal parce qu’au fond, ils n’ont pas trop le choix…. C’est même pour ces raisons-là que certaines compagnies prohibent toutes relations d’autres types que professionnelles entre les femmes et les hommes. 

Au final, dans les relations humaines, il n’y a pas plus vrai que de poser les questions simplement et d’avoir une réponse claire et réfléchie. Vous allez me dire que ce n’est pas bien romantique de demander certaines choses mais le jeu en vaut la chandelle. Comme on le dit si bien, « la tranquillité n’a pas de prix ! ». Maintenant si l’on doit avoir une relation, dans le doute, demande et écoute-moi !

Pour lire l’intégralité du dossier, cliquez sur : https://www.yaga-burundi.com/dossiers-yaga/oyanioya/

 

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