Le consentement sexuel est un sujet délicat à aborder, surtout dans une société comme la nôtre où tout ce qui tourne autour de la sexualité est considéré comme tabou. Cependant, l’éducation au consentement est primordiale pour la prévention des violences sexistes et sexuelles. C’est pour cela que cette notion devrait être apprise même aux enfants dès le bas âge.
[Cinquième article de notre dossier sur le consentement sexuel]
Dites-moi, qui n’a jamais ressenti de malaise ou usé de stratagèmes (surtout nous les femmes) à un moment ou à un autre quand il était question de donner un câlin ou de donner une bise à une connaissance alors que l’envie n’y était pas du tout ? Nous avons tous tendance à associer les marques de tendresse ou d’affection à de la politesse. Me croirez-vous si je vous disais qu’il n’en est rien ? Chez les enfants, c’est encore plus problématique dans la mesure où ils n’ont parfois pas la capacité d’exprimer leur malaise. Pourtant, les enfants ont aussi le droit, et quelque part, le devoir de refuser des contacts qu’ils ne veulent pas. Mais encore faut-il qu’ils le sachent…
« Il ne suffit pas de dire ‘oui’ ou ‘non’ »
Inculquer très tôt à son enfant la notion de consentement est primordial pour le développement moral et sexuel. Souvent, nous entendons parler de consentement en matière de relations amoureuses ou de relations sexuelles, et pour certains, cette notion commence par les petites choses de la vie quotidienne.
Pour C.E., papa de 3 petites filles, apprendre aux enfants à s’exprimer est la base de l’éducation au consentement, qu’il soit sexuel ou pas : « À mon avis, il ne suffit pas d’apprendre aux enfants l’importance de dire ‘oui’ ou ‘non’, il faut qu’ils sachent également s’exprimer sur le pourquoi de cette réponse ».
Pour C.E., il incombe aux parents de montrer le bon exemple à travers les petits refus de la vie de tous les jours: « Quand on interdit quelque chose à un enfant, il faut également savoir motiver le pourquoi de ce refus. Par exemple, si je lui dis non quand elle veut manger un biscuit alors que c’est l’heure de prendre le repas de midi, je dois lui dire pourquoi je le lui interdis.»
Et pour le consentement sexuel ?
De la même façon qu’on enseigne aux enfants les petites choses de la vie telles que se laver les mains ou se brosser les dents, on doit également leur fournir les outils nécessaires pour se protéger contre certains dangers en matière de sexualité.
Pour la sexologue Louise Groleau, il est très important d’apprendre à un enfant à respecter son corps et à s’affirmer lorsqu’une personne dépasse les frontières, en précisant que personne ne peut en aucun cas lui demander par exemple de montrer ses parties sexuelles, toucher ou caresser ses parties intimes et qu’il n’a pas non plus à le faire vis-à-vis d’un adulte ou d’un autre enfant. Il faut lui dire que personne ne peut non plus le forcer à regarder des illustrations ou des photos à caractère sexuel, etc.
Il est également important d’aider les enfants à identifier des personnes de leur entourage, à l’extérieur de la famille, en qui ils ont confiance et auprès desquelles ils peuvent trouver une oreille attentive car un enfant peut malheureusement être victime des gestes de ses propres parents ou d’un autre membre de la famille.
Enfin, la responsabilité d’éduquer nos enfants à la notion de consentement doit absolument être partagée par les parents, le système scolaire et la communauté dans son sens le plus large.
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