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Les travailleurs domestiques, des citoyens de seconde zone

Tout comme ailleurs, les travailleurs domestiques burundais subissent parfois des traitements abusifs de la part de leurs employeurs.  Et ils ne savent pas à quel saint se vouer. Cependant la Convention C189 de Genève de l’Organisation internationale du travail les protège.

« J’ai été renvoyée à 21heures, il y a une semaine. J’ai été, cette nuit-là, hébergée par une maman d’un autre ménage, craignant pour ma sécurité », raconte une jeune fille d’à peine 15 ans alors qu’elle frappe à tous les portails sollicitant du travail. Elle fait savoir que depuis lors, elle est à la recherche du travail, tout en demandant l’hébergement ici et là, chez ses amies domestiques.  «  Même si j’avais commis des fautes, il ne fallait pas me renvoyer indignement comme une voleuse », se lamente-t-elle.

À part des invectives dont ils sont souvent couverts, les domestiques subissent d’autres maux comme les abus sexuels, la discrimination, la privation de soins de santé, etc. Jean-Claude travaille comme domestique au quartier Rubuye. Il dit avoir été maintes fois renvoyé pour cause de maladie. « La malaria a fait de moi son compagnon. Chaque fois que je tombe malade, ma patronne se précipite pour me donner un ticket et m’oblige de retourner à ma colline natale. Au départ, je  croyais à  une générosité.  Mais au retour, à la fin du mois, elle soustrait de mon salaire l’argent dépensé pour mes soins. » 

Un sage pourrait s’inquiéter du pourquoi les employeurs domestiques n’assurent pas les soins de santé de leurs travailleurs. De plus, des initiatives pour la promotion des travailleurs domestiques s’enlisent rapidement. L’exemple est une  association pour les travailleurs domestiques qui a vu le jour ces derniers jours à Ngozi et qui s’est éteinte peu après. « Si elle existait, les travailleurs lésés se saisiraient d’elle pour des litiges avec leurs patrons », déplore un habitant de Muremera qui, également, témoigne avoir vu une travailleuse domestique renvoyée sans être payée, accusée par sa patronne d’avoir une relation  avec son mari.

Que stipule la convention de Genève ?

« La convention numéro C189 sur les travailleurs et travailleuses domestiques a été signé à Genève en Juin 2011 par l’Organisation internationale du travail. En son article 5, la convention recommande aux Etats membres de prendre des mesures de protection effectives des travailleurs domestiques » , explicite Nadine Misago, Coordinatrice des Projets au sein l’OrganisationYoung Women’s Knowledge and Leadership Institute Burundi, YOWLIBURUNDI en sigle. 

Cette organisation, qui défend des droits des jeunes surtout les jeunes filles, est préoccupée pour la domestication de ladite convention au Burundi. Elle travaille d’arrache-pied pour que les parties prenantes prennent leurs responsabilités dans la lutte contre les abus infligés aux travailleurs domestiques. « Notre organisation s’est donnée la mission, depuis ce février dernier,  d’informer et de sensibiliser tous les acteurs intervenant en matière de droits des travailleurs et travailleuses domestiques sur la présente convention», dixit Madame Pétronie Nyawenda, représentante légale de YOWLI BURUNDI, qui précise que la convention n’a pas encore été ratifiée par le Burundi.

Pour cette actrice de la société civile, en principe, avant d’embaucher un travailleur, on devrait d’abord signer un contrat de travail.

Si l’Organisation internationale du travail reconnaît la contribution significative des travailleurs domestiques à l’économie mondiale, qu’en est-il pour le Burundi ?

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Courage !!!les travailleurs domestiques sont en danger au moins à 90%. Si vous seriez des bienfaiteurs,il fallait, il faudrait une administration chargée des questions desdits travailleurs

  2. Kubera ko abo mwavyanditseko benshi batoshobora gusobanukirwa neza urwo rurimi, Nico gituma nishuye mu kirundi kugira n’uwuzobisoma ari muribo azotahure ico navuze!

    N’ukuri aho munkoze aho ngwaye kandi caane! Iyo uravye abakoresha b’abo bakozi bo munzu ingene babafata n’ingene babahemba nabi banatevye, birateye intuntu n’agahinda. Jewe nivyashika nkaba umukuru w’igihugu iryo n’itegeko nzoshiraho nkanaritomora neza bakumva ko bakingiwe kuko s’ukugira uruhara mw’iterambere gusa ahubwo nibo mushinge kuko nibo basigara barondera ibigaburira abo batunganya ivy’itunganywa ry’igihugu. Ntabaye umukuru w’igihugu naho bizoshika mbe mu bafata ingingo nzoheza mpagararire uwo murwi w’abanyagihugu basa n’abibagiwe baronke iteka nk’abandi barundi Bose. Ni benewacu, bakuru bacu, batoyi Bacu, abavukanyi.