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Transport en commun : pourquoi avons-nous toujours des files ?

Aux heures de pointe, de longues files d’attente s’observent  toujours, bien qu’il y ait une vingtaine de nouveaux bus avec une capacité de transport de 60 à 100 passagers.  Ces bus viennent s’ajouter aux 600 autres, plus petits (de 18 à 30 passagers) mais encore en activité. Alors que les citadins croyaient que le problème était résolu, pourquoi doivent-ils  toujours faire la queue pendant les heures de pointe ? Quels sont les défis que ces nouveaux investisseurs doivent relever ?  

Bien que bon nombre de passagers et de transporteurs reconnaissent une amélioration par rapport aux mois antérieurs, le problème des « files » est loin d’être définitivement résolu.  Il est 18h30 sur le parking du centre-ville et Fabien, habitant de Kamenge au nord de la capitale manifeste son impatience : « C’est vrai que ces bus sont confortables, respectent les normes et tout, mais il se trouve que  malgré leur grande capacité de transport, je dois toujours attendre entre 50 minutes et 1 heure 15 minutes pour avoir un bus. Avant, je pouvais  passer plus de 2 heures voire 3 heures ».  

Pour Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU), « les problèmes de files aux heures de pointe sont dus  à plusieurs facteurs qui incombent au secteur des transports comme le nombre limité de  véhicules et d’autres plus structurels qui ne dépendent pas de nous ».

En effet,  les nouveaux bus vont certes améliorer la situation, mais leur venue n’est pas une solution-miracle. Il y a d’abord le style de vie des habitants de Bujumbura pour qui il y a un grand mouvement vers le centre-ville de 6h30 à 7h30 minutes et un autre de retour vers les quartiers périphériques de 17 à 19 heures. Précisément à ces heures-là, surtout la soirée on aura toujours l’impression qu’il n’y a pas assez de bus alors que ce n’est pas nécessairement le cas à plusieurs endroits. Ensuite, l’étroitesse des routes, ajoutée à l’augmentation continuelle du nombre de voitures privées qui font le même mouvement créent  des bouchons à ces heures précises. Ainsi, les quelques 5 à 7 km du centre-ville vers Kanyosha à 18 heures se feront en une heure et même plus. Le retour de ce bus sur le parking ne se fera pas automatiquement, car ils ne peuvent pas revenir totalement vides et à ce moment, peu de monde afflue vers le centre-ville. Enfin, il y a la vétusté des routes qui ralentit la circulation et crée des accidents certes mineurs, mais qui sont à l’origine d’énormes bouchons.  

Quid sur la rentabilité de ces nouveaux bus ?

Un chauffeur d’un de ces nouveaux bus soulève quelques soucis :« Il est certes trop tôt pour dire qu’on travaille à perte mais en dehors des heures de pointe, nous peinons à avoir des clients surtout quand nous partons des quartiers vers le centre-ville en dehors des heures de pointe. Les passagers préfèrent les petits bus qui se remplissent plus vite ». Aussi, l’épineuse question de la pénurie récurrente du carburant pourrait freiner cette lancée. 

L’ATRABU interpelle aussi les concernés sur un défi à venir : « Avec l’état des routes, ces bus auront besoin des pièces de rechange. Or, les prix de  ces dernières se fixent en fonction du dollar alors que les autorités compétentes se limitent au seul facteur  carburant pour déterminer les prix des transports dans le secteur. La dévaluation de notre monnaie vient aggraver cette situation ». 

Des emplois créés certes… d’autres menacés ?

Jean Claude Gahitira, président de l’association Urunani rw’abakokayi soulève quelques inquiétudes par rapport à ces nouveaux bus : « C’est un signe que le pays se développe. La mairie leur a octroyé leurs parkings, ce qui est normal vus leur taille. Ces bus ont leurs propres employés qui ne dépendent pas de notre organisation. Nous voudrions quand même un dialogue franc avec tous les concernés dans le secteur pour voir ensemble comment protéger nos emplois ». 

 Avec l’article 44 de la loi budgétaire, exercice 2018-2019 qui prévoit une exonération des droits et taxes à l’importation sur les véhicules main droite neufs de transport rémunéré des personnes ayant une capacité d’au moins trente places assises, il faut s’attendre à de nouveaux bus du même type. Certes, cela va créer une concurrence qui va stimuler le secteur, mais il y aura une restructuration  qui verra certains emplois évoluer ou disparaître comme cela s’est observé dans la sous-région.

 

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Les commentaires récents (0)

  1. Le transport en commun : Pourquoi avons-nous toujours des files
    Peut-être pcq les montres des responsables n’ont pas de piles

    Pour maintenir les nouveaux bus en avance aux heures de pointe
    Pour anticiper leurs irrégularités qui créent des files d’attente

    Il est vrai que nos routes sont trop étroites
    Même le chemin de la vie n’a pas de lignes droites

    Donc, le grand problème, ce n’est pas les infrastructures
    La solution immédiate réside dans la gestion de voitures

    NTAHANGWA et MUHA sont les communes les touchées
    Pour ne pas y affecter plus de bus aux heures des hautes marées