Cette commune du sud de Gitega affiche un retard criant au niveau des infrastructures. Il n’y a pas non plus d’électricité. Rencontre avec des habitants qui ont les yeux rivés sur les programmes des candidats pour choisir avec qui composer.
Ce sont des cris de joie d’enfants qui nous accueillent. Ils accourent derrière la voiture en lançant des « Patiri, patiri, patiri ». Nous ne comprendrons cette euphorie qu’une fois arrivés à la paroisse Sainte Famille de Nyarusange. « La voiture de monsieur le curé est du même modèle que la votre. Elles ont également les mêmes couleurs. Les enfants ont dû vous prendre pour lui », nous explique, sourire aux lèvres un jeune homme que nous rencontrons près du presbytère.
Si des citadins s’étonneraient de voir des bambins qui s’extasient au passage d’un véhicule, ils le seraient beaucoup plus en découvrant que tout Nyarusange n’a pas d’électricité. À part quelques îlots de lumière obtenus grâce aux panneaux solaires, le soir toute la commune est dans le noir. « Je me contrefous d’où il vient ou de quel parti il est, le premier qui nous propose un plan plausible d’électrification de notre commune, je vote pour lui ! », déclare Pascaline, une lauréate du secondaire en attente de commencer l’université.
Benjamine de toutes les communes de Gitega et elle est aussi une des plus petites en superficie. Nyarusange développe une forme de complexe d’infériorité face à ses voisines. Quand vous discutez sur le développement de la commune, c’est toujours en comparaison avec les autres communes : « Par exemple à Gishubi…, si on prend le cas de Kayokwe, etc. ». Une réalité que ne nie pas Égide, un vétérinaire qui aimerait quelqu’un « qui peut bien répartir les biens du pays à tous sans favoriser certaines provinces ou régions parce que c’est chez eux ».
Des écoles, du matériel et du travail
À la voir avec son physique frêle, difficile de croire que l’adolescente Jacqueline, originaire de la colline Gasenyi, dévale des kilomètres de vallées pour se rendre à l’école. Pourtant le gouvernement a lancé une campagne de construire un établissement scolaire sur chaque colline. « Oui, mais mes parents ne font pas confiance à tous les collèges. On peut construire et construire mais pensent-ils aux enseignants, au matériel ? On aimerait vraiment beaucoup d’infrastructures bien équipés ».
Son ami Lionel ne dit pas le contraire. Pour ce garçon qui aspire à être docteur en médecine, « les professeurs vacataires qui viennent pour remplir le vide ne sont pas très concentrés parce qu’ils ont plusieurs élèves ». Il donne exemple de leur classe qui compte plus de cinquante têtes. « Comment un professeur peut savoir les points faibles des uns et des autres pour s’y pencher ? »
Même son de cloche chez Paterne, un élève rencontré l’hôtel Iwacu citizens. Le jeune Paterne adore y passer du temps à regarder les films d’arts martiaux chinois. « Il faut qu’ils (les politiques) rendent l’école plus attractive en proposant par exemple des emplois aux jeunes qui terminent leurs études. Sinon nous n’aurons plus l’envie d’aller à l’école et ce sera dommage pour le pays à long terme ».
Avec une superficie de 96,36 km², la commune Nyarusange est l’une des 11 communes de la province Gitega. Elle est limitée au nord par la commune Gitega, au sud par la commune Ryansoro, à l’est par les communes Makebuko et Gishubi, tandis qu’à l’ouest elle fait frontière avec les communes Bisoro et Kayokwe de la province Mwaro. La commune Nyarusange s’étend sur deux régions naturelles. Sa grande partie est située dans la région du Bututsi. Elle est dominée par un climat tropical tempéré, caractéristique de la région naturelle du Kirimiro.
Il faut que les politiciens ne penchent pas sur le developema de leur commune seulema.il faut prendre toutes les communes au même pied d’égalité.