Le Burundi connaît actuellement un grave tarissement de devises. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur l’économie du pays comme l’atteste la pénurie de carburant sans précédent, *en cours depuis plusieurs semaines. Et si des solutions à court terme étaient à notre portée ?
Tous les domaines du pays sont frappés de plein fouet par l’actuelle pénurie des produits pétroliers. En avril dernier, devant les députés, le premier ministre Gervais Ndirakobuca a avoué son impuissance face aux problèmes d’approvisionnement en carburant que connaît le Burundi. Et d’expliquer les problèmes actuels par le manque de devises. Ce que le ministre des Finances, Audace Niyonzima a également confirmé devant les représentants du peuple.
Comment en est-on arrivé là ?
A la fin du premier trimestre 2024, les réserves de change couvraient 1,3 mois des importations de biens et services selon les chiffres de la Banque centrale. Une petite amélioration par rapport à septembre 2023 où elles couvraient 0,5 mois des importations. Le miracle serait donc qu’une âme charitable octroie des devises à l’Etat burundais, une chose qui n’est pas près d’arriver.
Les devises proviennent généralement des exportations. Sauf que les exportations du Burundi sont insignifiantes comparées aux importations, d’où une balance commerciale généralement déficitaire. Selon les données de l’Office Burundais des Recettes (OBB), en 2023, la valeur des exportations pour les trois premiers trimestres s’évaluait à 335,965 milliards BIF au moment où celle des importations atteignait un pic de 2 123, 392 milliards BIF. La balance commerciale affichait donc un déficit de 1787,427 milliards BIF. La situation est ainsi au moment où la production des principales cultures d’exportations comme le café, le thé connaît une baisse de régime depuis quelques années. De plus, la suspension depuis 2021 des activités minières a réduit la valeur des exportations.
Les devises proviennent également des aides extérieures. Or, depuis 2016, elles ont cessé suite aux sanctions de l’Union Européenne contre le Burundi et ce, alors qu’elle appuyait directement le Burundi à hauteur d’environ 50% du budget de l’Etat. L’autre source des devises est constituée par les grands projets financés par les partenaires financiers comme la Banque Mondiale, la BAD, etc. Or la gestion de ces projets pose problème. Le taux de décaissement des fonds reste faible.
Quid des préalables ?
La solution à court terme la plus probable consiste en une bonne gestion des rares devises qui se trouvent dans les caisses de l’Etat. Ces devises devraient servir à importer les produits stratégiques comme le carburant, les médicaments et bien d’autres produits de première nécessité. Il ne faudrait surtout pas que des hommes et des femmes influents du pays aillent ramasser des devises pour leurs intérêts personnels.
A long terme, redynamiser les cultures d’exportations constitue une des voies pour sortir de l’impasse. Sans oublier l’amélioration de l’environnement des affaires, le soutien des secteurs porteurs de croissance ainsi que l’amélioration de la gouvernance financière des projets des partenaires.
Il y a deux ans, suite à une reprise du dialogue politique entre le gouvernement du Burundi et l’Union Européenne, les sanctions prises dans la foulée de la crise de 2015 ont été levées. Mais depuis, aucun sous n’a encore atterri dans les caisses de l’Etat.
Dans l’état actuel des choses, pourtant, une reprise du financement direct par l’Union Européenne semble être la meilleure option pour venir à bout de la crise des devises que traverse le pays. Mais, pour y arriver, certains préalables subsistent, notamment sur le plan de la gouvernance.
Ces explications sont d’un homme de rue ou d’un politicien. pour trouver une vrai réponse, il faut analyser correctement le problème avec les chiffres à l’appui. les aides directes ont été revue a la baisse mais les financements via les projets et les ONG sont de combien ? et comment peut-on les utiliser efficacement pour ne pas atténuer cette situation? Telles sont des questions auxquelles vous pouvez nous obtenir des réponses avant d’envisager de trouver des pistes de solutions