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Burundi /U. E : une levée des sanctions de façade, vrai ou faux ?

Le 08 janvier 2022, l’Union européenne levait des sanctions économiques prises contre le Burundi depuis mars 2016. Une année après, quel est l’impact de cette mesure ?

La semaine dernière, Eamon Gilmore, envoyé spéciale de l’Union Européenne pour les Droits de l’Homme a visité le Burundi. Durant son séjour, il s’est entretenu avec le Président de la République ainsi que d’autres hauts fonctionnaires de l’Etat, notamment le président de la CNIDH. Une visite qui est tombée juste une année après la levée desdites sanctions des 27 sur le Burundi. Simple hasard du calendrier ou pure coïncidence ? Difficile de trancher. Car, comme le disait Franklin Delano Roosevelt l’ancien président U.S, « en politique, rien n’arrive par hasard ». Chaque fois qu’un événement survient, l’on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi. En effet, l’aide de l’U.E s’accompagne des conditionnalités. Parmi celles-ci, figurent le respect des Droits de l’Homme, des principes démocratiques ainsi que de l’État de droit. Un pays qui accepte l’aide des 27 s’engage donc à protéger et s’engager à promouvoir ces valeurs, en particulier via un dialogue politique. 

Pour dire que le timing de sa visite n’est pas du tout fortuit. Il est bien choisi. Malgré des cas isolés d’emprisonnements « abusifs » rapportés de part et d’autre dans le pays, les récentes mesures en date du ministre de l’Intérieur restreignant les libertés publiques, l’incarcération de la journaliste Floriane Irangabiye, si l’on en croit certaines sources proches du dossier, témoigne des avancées encore à faire.  

La mauvaise gouvernance, une épine dans le pied du Burundi

Il  faut aussi admettre que cette reprise de la coopération tant chantée semble hésitante. Avec la levée des sanctions, nombreux sont ceux qui pensaient que la question de la pénurie des devises allait, plus ou moins, être réglée. Une année après, c’est le statu quo. Actuellement, un dollar s’achète à 3650 BIF. Bref, les retombées économiques de cette mesure tardent à se manifester. Il est vrai qu’au niveau sécuritaire, le Burundi a fait des avancées significatives mais la question de la bonne gouvernance demeure sur la table. Dans un pays où seuls les coupables d’avoir haussé le prix de d’1 kg de viande de 1000 BIF sont jugés et condamnés tandis que ceux qui ont volé 54 milliards sabrent le champagne, il est difficile de relancer l’aide sans garantie de bonne gestion. Sur ce, l’U.E estime qu’il y a encore des progrès à faire notamment en rapport avec l’impunité et la réforme du système judiciaire. 

Au risque d’une énième radicalisation du régime, il faut que les lignes bougent pour qu’enfin cette reprise profite aux citoyens burundais. Certes, le président Ndayishimiye a beau secouer le cocotier Cndd-Fdd par un discours rassurant, mais les partenaires veulent des actes concrets.  Seule note positive : tant que les canaux de dialogue restent ouverts entre les deux partenaires, l’espoir d’une coopération fructueuse est permis. Une seule certitude, au moment où la diplomatie burundaise tente de redorer son blason, la visite de cet émissaire en charge des Droits de l’Homme vient rappeler que tout n’est pas gagné d’avance. Surtout, que le Burundi reste dans leur viseur.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Cet article est intéressant mais nécessite un développement sinon ce sont des pensées qui ont besoin d’investigation pour produire un article quosto