article comment count is: 1

Suppression des visas : « Le Burundi n’est pas encore prêt… »

Dernièrement, le Kenya a annoncé la suppression des visas pour tous les Africains, afin de faciliter l’entrée sur leurs territoires. Cette politique, bien que stratégique, requiert beaucoup de moyens. Serait-il envisageable que le Burundi prenne une décision similaire ? Un spécialiste en relations internationales nous éclaire.

Le président kényan, a récemment annoncé lors du sommet des trois bassins forestiers tropicaux au Congo Brazzaville, tenu du 26 au 28 octobre, que le Kenya supprimera l’obligation de visas pour les voyageurs africains à partir du début de l’année 2024. William Ruto a également souligné l’importance du commerce entre les nations africaines et de la libre circulation des biens, des services, des personnes et des idées sur le continent.

Il est important de signaler que celui-ci a mis beaucoup d’efforts au cours des deux dernières années, pour ouvrir les frontières avec plusieurs pays africains, notamment l’Afrique du Sud, l’Érythrée, les Comores, le Sénégal, l’Angola, la RDC, l’Indonésie, etc.

Cette mesure, visant à faciliter les voyages et à renforcer les liens entre les nations africaines, est en ligne avec les efforts de longue date de l’Union Africaine pour promouvoir l’intégration et la libre circulation en Afrique. Jusqu’en 2022, seuls les Seychelles, la Gambie et le Bénin avaient mis en place des politiques permettant des voyages sans visa pour tous les Africains.

Une politique stratégique, mais avec des risques

« Cette politique est une démarche stratégique visant à montrer l’engagement de ces pays au sein de l’Union Africaine », fait savoir Prof. Pascal Niyonizigiye, spécialiste en relations internationales.

D’après lui, cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui vise à promouvoir l’intégration et la libre circulation des personnes sur le continent. « Pour des pays comme le Kenya, avec une croissance économique notable et un secteur touristique attractif, cette politique peut générer des recettes considérables, en facilitant l’entrée de visiteurs africains ». Egalement, explique-t-il, en étant parmi les premiers pays à ouvrir leurs frontières à tous les Africains, ces nations cherchent à prendre une longueur d’avance et à promouvoir leur attractivité en affaires.

Toutefois, Prof. Niyonizigiye reconnaît que « de telles décisions nécessitent du courage et des moyens suffisants pour corriger d’éventuelles erreurs qui pourraient se produire au cours de la mise en oeuvre de cette politique ». Pour ce qui est des avantages, ces pays peuvent attirer des financements internationaux, gagner en popularité et être perçus favorablement à l’échelle mondiale.

En ce qui concerne les risques potentiels, le spécialiste en relations internationales, met en avant les préoccupations sécuritaires, soulignant l’importance d’avoir des moyens pour faire face à ces problèmes.

Quant au Burundi, il estime que « le pays n’est pas encore prêt pour cette politique, en raison des problèmes persistants d’insécurité et de ressources limitées ». Il suggère que des conditions préalables, une amélioration de la sécurité et un contrôle renforcé aux frontières, notamment avec la RDC, seraient nécessaires pour envisager une telle politique à l’avenir.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (1)