Si elle est connue pour la grande mobilité de sa jeunesse, Rumonge est aussi confronté à un défi de taille: la prolifération des abandons scolaires et des grossesses en milieux scolaires. De quoi hypothéquer l’avenir d’une partie de ses jeunes.
Des plus de 12 mille cas d’abandons scolaires enregistrés au cours de l’année scolaire 2020/2021 dans la province Rumonge, 78 sont liés aux grossesses non désirées. Ceci ressort d’un constat de l’administration provinciale qui vient de tenir ce que l’on pourrait qualifier « d’états généraux de l’éducation ». Des états généraux qui font suite au classement des moins élogieux de la province lors des examens nationaux. Rumonge est en effet classée dernière au palmarès des résultats des tests nationaux tant au niveau du concours national que des examens d’État.
Des abandons scolaires qui peuvent s’expliquer
Au regard de ces chiffres, c’est donc clair que les abandons scolaires sont un fléau à Rumonge. Et cela a une explication, à en croire le chef de la zone Kizuka. Pour lui, la proximité avec le lac Tanganyika y est pour grand chose car beaucoup de jeunes préfèrent aller pêcher plutôt que d’aller à l’école. A cela s’ajoutent les projections des films et les petits studios (attirant de plus en plus des jeunes) qui sont aussi à l’origine de ces cas d’abadons scolaires qui inquiètent.
Plus grave, pense cet administratif, c’est le chômage galopant qui touche de plus en plus de jeunes : « Quand ceux qui ont été à l’école ne parviennent pas à trouver du travail, leurs petits frères et petites sœurs se sentent démotivés et finissent par quitter le chemin de l’école ».
Pourquoi l’augmentation des grossesses ?
« Igiti kigororwa kikiri gito » (on redresse l’arbre quand il est encore petit). C’est d’entrée de jeu ce qu’annonce une élue collinaire de la zone de Minago. Pour elle, si les grossesses en milieux scolaires prolifèrent, c’est aussi de la responsabilité des parents qui ne s’occupent pas et qui n’éduquent pas correctement leurs enfants, garçons et filles. « Par exemple, quand un parent ne fournit pas du matériel scolaire à sa fille, comment s’attendre à autre chose ? », tente d’explique la cheffe de colline qui ne ménage pas non plus la gente féminine victime de ces grossesses : « Ces grossesses, c’est aussi de l’irresponsabilité de nos filles qui n’hésitent pas à afficher des comportements inappropriés et qui ne craignent plus rien ! ». Résultat, relève-t-elle, il n’est pas rare de trouver des filles qui se font offrir des habits pas moins chers à l’insu de leurs parents ou des filles avec au moins quatre enfants alors même qu’elles vivent encore sous le toit familial.
De l’aveu de Onesphore, l’autre chef d’une des collines de la zone Kizuka, avec ces grossesses, ce sont des familles qui se retrouvent avec le poids d’élever beaucoup d’enfants. Mais avant tout, c’est l’avenir des jeunes filles qui se retrouve gâché.
Cet article s’inscrit dans le cadre du projet EEYP – Economic Empowerment of Youth towards Peacebuilding and Crisis Prevention in Burundi soutenu par IFA & GFFO et exécuté par WAR CHILD et AJEBUDI-YAGA
Cet article est intéressant quoi que résumé. Il serait mieux de préciser le nombre d’élèves inscrits avant de nous montrer les effectifs d’abandons
pour tirer le pourcentage