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La recherche, le dernier des soucis des Burundais ?

Qu’est-ce qui fait que l’Etat alloue un tel pourcentage de son budget à un secteur et pas à un autre ? Pourquoi une ONG décide-t-elle d’implanter tel projet dans telle localité du pays ? Ailleurs, cela se base sur des études, mais au Burundi, les initiatives semblent se fonder sur des constats. Le blogueur Yves Irakoze s’interroge : « Pouvons-nous nous fier à des suppositions plutôt qu’aux chiffres ? »

Au Burundi, la place de la recherche dans les activités de la majorité des structures, étatiques ou non, est quasi-inexistante. Et je mettrais cet état de fait, non seulement sur le compte du manque de moyens qu’il faut évidemment résoudre mais aussi et surtout sur l’absence de toute démarche objective dans l’identification des problèmes et dans la recherche de solutions. La culture de la recherche est inexistante.

Je ne dis pas que les constats sur la gravité de phénomènes sociaux comme la délinquance, la mendicité, la faim, sont erronés. Je dis juste qu’avec les constats chacun peut y aller de son idée toute faite sur le comment et le pourquoi de ceci ou cela, alors que les chiffres eux ont le mérite d’être têtus.

Les médias nous mettent souvent au courant de divers ateliers de restitution, ou d’information, ou de sensibilisation, ou de plaidoyer… Oui mais voilà, le problème est justement celui-là. Tout le faste qui entoure ce genre d’évènements donne l’impression qu’il faut des sommes sonnantes et trébuchantes pour démarrer une collecte de données sur un sujet particulier. Du coup, ceux qui n’ont pas de subventions en millions restent les bras croisés.

Des travaux de recherche…et puis après ?

Evidemment, des travaux de recherches hautement recommandables, il y en a au Burundi. Les bibliothèques de nos universités grouillent de travaux de recherches produits à la fois par les professeurs et les étudiants pour leurs fins d’études. Certaines organisations internationales conduisent régulièrement des études sur les terrains au sujet desquels elles interviennent.

Et pourtant, même à ce niveau, deux problèmes subsistent. Le problème de la traduction de ces études réalisées en actions concrètes et celui de l’accès par le grand public aux travaux effectués.

Il est donc urgent de démocratiser la recherche au Burundi. Elle devrait prendre une part importante dans la formation académique des futurs cadres du pays et arrêter d’être une chasse gardée de quelques privilégiés. Le monde scientifique burundais ainsi que les différentes institutions du pays devraient aussi se prêter à l’exercice de publication des travaux réalisés.

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