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Trois mois après le recensement de jeunes diplômés chômeurs, quel est le bilan ?

Plus de 300 000 jeunes ont été enregistrés lors du recensement général des  jeunes chômeurs ayant débuté le 12 septembre 2020. Trois mois plus tard, certains sont employés par les communes pour la perception des taxes. Mais quels sont les critères pris en compte pour leur recrutement et où iront les autres? Quelques éléments de réponse. 

Initié par le ministère burundais de l’intérieur,  le recensement a été effectué dans l’optique de procurer du travail aux jeunes diplômés chômeurs, cet enregistrement a permis un recrutement des collecteurs des recettes communales en Mairie de Bujumbura dès le 4 février 2021, après suspension des anciens. Une autre partie de ces jeunes recensés seront employés à partir du 1er mars dans les 116 communes, apprend-t-on. 

Quid des critères de sélection ?

La compétence et l’ordre d’arrivée lors de l’enregistrement sont les critères retenus par le ministère de l’intérieur, indique son porte-parole.  Selon Pierre Nkurikiye, la transparence est de mise et il n’y a pas de favoritisme. Au moment où certains soupçonnent un recrutement sur base des affinités politiques ou familiales, le porte-parole tranquillise les citoyens et évoque la loi de l’offre et de la demande. Par ailleurs, il affirme que les jeunes qui se sont faits enregistrés pourront être casés dans divers secteurs, autres que la perception des taxes communale. 

Parmi les critères retenus lors du profilage de chaque jeune chômeur, il y a entre autres le diplôme obtenu, le domaine de formation, l’année de fin des études, l’établissement fréquenté, l’âge, le sexe, etc. 

Les associations de jeunes s’en réjouissent 

Le profilage des jeunes chômeurs est en soi une très bonne chose. Plus de 100 jeunes ont été embauchés dans le secteur de la santé à travers le pays, se réjouit Eric Nsengimana, président de l’Association pour une jeunesse Africaine Progressiste (AJAP). Il suggère quand même la passation de tests pour le recrutement. Pour lui, le profilage permettra aussi au gouvernement d’appuyer les projets des jeunes suivant leurs profils. Il appelle cependant les jeunes recrutés  d’éviter toute corruption quel que soit sa nature.

Un taux de chômage des jeunes de 1 ,6%

Les résultats du rapport d’enquête modulaire de l’Isteebu et la BAD au Burundi   sur les conditions de vie des ménages 2013/2014 indiquent un taux de chômage de 1,6% au sens strict et de 2,4% au sens large. Il mentionne aussi un chômage plus important en milieu urbain qu’en milieu rural, avec un taux, au sens large, de 14,7%, touchant davantage les personnes instruites : 6,9% de niveau d’études secondaires et 17,9% de niveau supérieure. Selon toujours ce rapport, le chômage est plus élevé chez les hommes que chez les femmes même si les écarts ne sont pas significatifs. Concernant l’âge, le phénomène de chômage touche particulièrement les jeunes de 15-35 ans avec un taux estimé à 3,7% alors qu’il n’est que de 1% en moyenne dans la tranche d’âge de 36-64 ans et de seulement 0,1% pour les individus de 65 ans et plus. 

Un  combat engagé contre le chômage au Burundi  

Quelques efforts sont entrain d’être faits pour éradiquer le fléau du chômage chez les jeunes. Déjà en avril 2015, un décret présidentiel a mis en place le FIGA (Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnement) placé sous la tutelle administrative du ministre des Finances. Récemment, une banque d’investissement pour les jeunes (BIJE) a vu le jour. Last but not the least, le gouvernement assure un financement de 10 millions de BIF pour chaque colline du pays géré par des jeunes pour leur autonomisation. Autant d’initiatives intéressantes dans le combat contre le chômage.

 

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