Dans le cadre d’une compétition en écriture organisée par la Banque mondiale sur le thème « Comment stimuler l’emploi et les débouchés professionnels des jeunes », le blogueur Landry Ingabire propose quelques pistes de réflexion qui ont le mérite d’être clairs et réalisables.
Le développement et l’emploi vont de pair. À mon avis, si on stimule le dernier, le premier suit. Au Burundi, s’il fallait juguler le chômage endémique des jeunes, on devrait penser à l’exploitation de ces trois domaines: l’agriculture et l’élevage, le développement du monde rural et la professionnalisation des talents. Mais concrètement, comment?
L’implication des jeunes dans l’agrobusiness
Dans notre pays, le secteur agricole reste le moteur de l’économie et plus de 90% de la population vit de l’agriculture. Ce qui est étonnant c’est que la majorité de la population, pourtant agricole, ne parvient pas à avoir de la nourriture suffisante alors qu’il y a des pays comme l’Egypte où la majeure partie de sa superficie est désertique, avec 3,5% de terres arables. Pourtant le domaine de l’agriculture y est pratiquée par 28% des actifs seulement mais peut produire 60% des besoins alimentaires. Alors la solution peut être l’implication massive des jeunes dans l’agriculture et l’élevage moderne qui ont besoin des vétérinaires, des agronomes, des agriculteurs modernes,…
Dans l’élevage on peut favoriser des bétails ayant une reproduction croissante rapide comme celle des porcs, des poulets et autres petits bétails.
Délocaliser les services vitaux
Au Burundi, presque tous les services vitaux : les grands pharmacies, service de circulation Routière(PSR) privés ou publics, grandes écoles, hôpitaux,…se trouvent dans la capitale alors que le milieu rural était aussi censé être influent. Les gens pourraient transporter les services qui sont en ville vers la campagne pour y créer de l’emploi et fournir du travail aux jeunes de ces localités. Cela pourrait contenir le chômage mais aussi amener le développement dans ces milieux, en diminuant considérablement l’exode rural. A titre d’exemple : dans la commune de Kibumbu de la province de Mwaro, les natifs ont investi dans une université. La plupart des étudiants et des professeurs viennent de la capitale. C’est un investissement qui a boosté le développement dans cette région. Cet endroit essaie de s’adapter en infrastructure et attire beaucoup de visiteurs. Il y a de l’électricité, des maisons à louer, et beaucoup d’autres services adapté à une ville comme les secrétariats publics, les cafeterias,…
Professionnaliser les talents
Avoir un talent c’est une chose, savoir l’exploiter en est une autre. Le dessinateur Shaquille et le comédien Kigingi sont des exemples éloquents. Chacun a su professionnaliser son talent et vit de ses fruits. Le Burundi regorge des musiciens, des dessinateurs, des mannequins, des photographes,… Et comme l’a bien dit Miss Burundi 2017 lors du lancement officiel de son projet « Promotion des jeunes talents au Burundi », « il faut créer des cadres de rencontres des jeunes ayant des talents au Burundi, renforcer les capacités de ces derniers afin de les aider à être des artistes professionnels ». Parvenus à se faire un nom, ils pourraient rehausser leur niveau de vie, celui de leur entourage, et donner plus de visibilité à leur pays. Le tourisme y trouverait son compte aussi.
Adopter des stratégies
La clé pour réussir c’est de fournir des efforts, de travailler en associations et chercher des partenaires locaux et internationaux. Mais aussi, Internet à travers les réseaux sociaux peut être un grand partenaire dans l’apprentissage, la publication de nos activités, et la vente de nos produits. Il faut rester innovateur et compétitif.
La politique c’est comme le bâtiment : quand le bâtiment va, tout va. Quand la politique va, tout va. Si le Burundi ne se développe pas, allez donc chercher l’erreur.