La situation de l’éducation au Burundi aujourd’hui connait des problèmes mais réussit à bien s’en sortir. Elle n’est pas dramatique comme l’avance un contributeur de Yaga, Al Nzambo. Réaction du blogueur Joël Nimbona (pseudo).
Les interrogations que le contributeur soulève et la façon dont il aborde le problème semblent remettre en doute son expérience de 36 ans d’expérience dans l’enseignement. D’emblée, en ma qualité de jeune enseignant, j’ai hésité de commenter les propos d’un professionnel chevronné comme prétend l’être Monsieur Al Nzambo. Mais alors, des interrogations n’ont pas cessé d’inonder mon esprit quant à la qualification et les informations dont dispose cet enseignant qui tente approximativement d’évaluer le système éducatif burundais.
Sans vouloir laisser la place au dénigrement gratuit, je ne voudrais non plus sombrer dans une sorte d’apologie d’un système. Personnellement, je suis d’avis contraire quand le contributeur dit que tous nos enfants ne peuvent pas lire correctement. Il y a des enquêtes qui prouvent que le système éducatif burundais s’en sort bien dans le monde et se démarque en Afrique. Ceci peut par exemple se lire dans un rapport de la Banque mondiale où le Burundi vient en premier en matière d’éducation des enfants dans les pays francophones.
Un système éducatif sérieux malgré des défis
Comme mon collègue introduit son argumentaire, « toute personne instruite sait que l’éducation est l’un des grands piliers du développement d’un pays ». De ce fait, l’éducation au Burundi est une priorité absolue pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD). « En effet, si un Etat n’éduque pas ses enfants, tout autre problème d’importance semble alors bien dérisoire… ». Absolument.
Depuis des années, le système éducatif burundais a été considéré par l’opinion comme l’un des plus rigoureux dans la sous-région. Cela pouvait d’ailleurs presque se confirmer quand tous les élèves provenant des pays limitrophes devaient s’inscrire dans la classe inférieure à celle qu’ils avaient réussie dans le pays d’origine. J’ai vu des écoliers et élèves venant du Rwanda et de la Tanzanie (souvent des rapatriés) commencer leurs études en 8ème alors qu’ils avaient réussi la 9ème dans ces pays. J’ai toujours vu des élèves burundais gagner des concours organisés au niveau de la région. De surcroît, la majorité des Burundais qui vont à l’étranger pour les études réussissent avec distinction et souvent avant les échéances limites et certaines universités gardent ce bon souvenir des Burundais.
Les rapports sur l’éducation et l’apprentissage confirment que, malgré des défis liés à la pauvreté, la gestion de classes nombreuses, l’encadrement et l’encouragement déficients des enseignants, le système éducatif burundais s’en sort mieux que d’autres pays africains par exemple en matière de parité. D’autres données classent le Burundi comme l’un des pays de l’Afrique sub-saharienne à pouvoir tenir débout malgré les difficultés observées ailleurs comme en Tanzanie, en Ouganda et au Kenya, pour ne citer que ces quelques pays.
Maintenir le cap
Si le ministère de l’Éducation s’inquiète de certains cas de faibles performances dans certaines écoles, ce n’est pas pour dire que le Burundi bat le record dans la crise de l’apprentissage ni dans la région, ni en Afrique ou voire le monde entier. Bien sûr que les tests administrés sont produits pour mesurer le niveau des écoliers et élèves mais aussi pour indirectement évaluer l’enseignement et l’encadrement dont ils ont bénéficiés. D’où les formateurs sont aussi évalués. Dans le sens de relever le défi de crise d’apprentissage, des mesures sont prises comme la fermeture de certaines écoles et universités, surtout privées, à très faibles performances mais aussi le limogeage de certains responsables des établissements publics n’ayant pas atteint un seuil minimum aux tests d’évaluation de l’apprentissage. En capitalisant sur les acquis de l’apprentissage en classe, la lecture complémentaire sera encouragée pour amener les élèves à renforcer leurs connaissances.
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