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Le plan d’irrigation du Burundi : voici comment booster notre agriculture

Porter l’effort sur l’irrigation est l’une des activités que le chef de l’état Évariste Ndayishimiye a confiées aux nouveaux gouverneurs pour augmenter la production agricole. Néanmoins, pour y arriver, le pays devrait se doter d’un plan d’irrigation approprié pour chaque province. Analyse.

Les ressources en eau, voilà ce qui ne manque pas au Burundi. La carte du réseau hydrographique en témoigne. Le pays enregistre environ 10% de la rétention d’eau par les marais, rivières et les lacs. Pourtant, malgré l’abondance de ces ressources, certaines régions du pays font face à une insuffisance. 

Pour confirmation, d’après une étude, les régions comme Imbo, Kumoso et Bugesera sont les régions naturelles aux sources les plus faibles. Par contre, les régions naturelles du Mugamba, Mumirwa et Bututsi sont dotées des ressources en eau les plus abondantes.

Pour Ascension Dinigora professeur d’Université et spécialiste en hydrologie, pour pallier cette répartition inégale de l’eau qui, selon lui, pourrait saboter ce projet, chaque province du pays devrait avoir un schéma directeur d’irrigation.

Le plan d’irrigation, une urgence

Selon un rapport, l’agriculture utilise 49,5 % des ressources en eau (presque exclusivement l’eau pluviale). Les chiffres disponibles montrent que seule l’irrigation est estimée à 15,9 % de la disponibilité totale des ressources en eau du pays. Pourtant, le potentiel pour l’irrigation au Burundi est évalué à 185 000 ha avec 14 400 ha sous irrigation. Sois 7,8 % du total en potentiel.

Mais, malgré cela, des études montrent bien que l’irrigation agricole au Burundi est un chemin obligé pour sortir des difficultés dues aux changements climatiques tels que l’irrégularité des pluies et la sécheresse qui hante notre pays et qui constitue un frein au développement agricole.

Selon M. Diniragora, le gouvernement devrait mettre en place une équipe d’experts pour identifier les technologies d’irrigation appropriées pour les différentes régions du pays, telles que les infrastructures d’irrigation (barrages), détournements de rivières, le pompage à partir des réseaux de cours d’eau, rivières et lacs. Par ailleurs, dit-il, c’est la première chose à réaliser pour réussir ce projet.

Mettons-nous à l’école du Maroc

Contrairement au Burundi, l’eau est rare au Maroc. Pourtant, l’irrigation joue un rôle économique dans ce pays. Alors que l’agriculture n’est pratiqué que sur 16% des terres cultivées, elle génère la moitié du PIB agricole et 75% des exportations du secteur. 

Mais pour arriver à ces résultats, le gouvernement marocain a mis en œuvre un plan national pour optimiser l’utilisation des ressources hydriques. Avec ce programme, le Maroc compte 909 petits barrages. Un modèle que le Burundi devrait suivre pour réussir son projet.

De mon point de vue en tant qu’agronome, c’est une idée ingénieuse que nous devrions suivre si nous voulons que notre agriculture soit développée et productive. On ne peut pas compter sur l’agriculture pluviale pour produire davantage de nourriture dans notre pays. Il faut donc porter l’effort sur l’irrigation. Mais pour y arriver Monsieur le Président, il faut songer au plan national d’irrigation du Burundi, car ce dernier est primordial pour que les gouverneurs mettent en action votre programme d’augmenter la production agricole via l’irrigation.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Excellente idée et on ne part pas de zéro. Le ministère de l’agriculture avec l’appui de l’Agence belge de développement dispose d’un Atlas des marais de tous le pays.