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La période des sessions : souffrir à tout prix

Dans toutes les facultés, la période des examens est un passage obligé qui requiert une bonne dose de concentration et de préparation. La faculté de médecine semble se démarquer par ses volumineux syllabus qui défilent à l’heure de la révision. Insomnie, fatigue ou frustration, les étudiants doivent s’y résoudre le temps des sessions. Cette blogueuse raconte comment elle vit cette période.

 Au début du mois d’avril, nous voyons notre horaire des examens bien accroché sur le tableau d’affichage. Nous entrons dans la période la plus difficile qui soit où les étudiants en l’occurrence ceux de médecine n’ont pas le droit d’être distraits. Certains ont déjà gravé sur leur profil ou statut WhatsApp l’horaire pour justifier leur absence tout au long de cette période. Moi, je ne m’alarme pas, ça fait plusieurs semaines que je me prépare discrètement au combat. Pourtant, je me dois d’être frustrée, car adieu les sorties entre potes. Adieu les petites opportunités pour gagner quelques sous. Je fais d’ailleurs mes bagages et quitte le nid familial pour étudier près des autres sur le campus.

Les temps durs

 8h du matin. Je suis prête à me fondre dans le syllabus. Chacun de nous possède un horaire particulier pour la préparation de ses sessions. Je passe plus d’une dizaine d’heures par jour assise sur le même banc sans bouger ni cligner des yeux dans la noble intention d’assimiler toute la matière. Mon corps et mes méninges se font une raison. Le silence absolu et les têtes concentrées qui encombrent la salle ont le pouvoir d’éloigner tout mauvais esprit de distraction. Après un déjeuner rapide et une petite sieste, le supplice continue jusqu’à une heure tardive de la nuit pendant que le reste de la population ronfle certainement dans leur sommeil.

« Wabigiyemwo utabibona ? » (N’étais-tu pas consciente en prenant la décision de t’inscrire dans cette faculté ?), me sortent avec ironie mes amis quand il m’arrive de relater ma peine pendant les sessions.

Souvent, les cours sont tellement volumineux que plus l’examen approche, plus nous devons nous focaliser sur les fameux tuyaux (les épreuves-types qui servent à préparer les examens). Communément appelés « Ibiti mu jisho », ce sont des questions à ne pas rater, des tickets vers la réussite. Nous parions et fondons notre espoir, notre bonheur et notre honneur sur eux. Imaginez la déception et la frustration lorsque ces tuyaux ne viennent pas à l’examen. La veille de l’examen, la terreur submerge tous ceux qui n’auront pas eu le temps de se plonger dans les syllabus d’une centaine de pages chacun.

 L’heure fatidique

 Ce qui est fatigant dans le cursus de médecine pendant les sessions, c’est cette mémorisation effrénée. Le jour de l’examen, notre cerveau menace de défaillir en faisant le tour d’une multitude de pages pour réviser une toute dernière fois. Certains s’installent dans des coins éloignés de tous pour être loin de tout ce qui pourrait les distraire. Prostrée dans mon coin, j’arbore un air tranquille, mais mon corps réagit au stress en transpirant discrètement.

Dans quelques instants, les dés seront jetés. J’implore l’univers d’intervenir en ma faveur. Des allers et venues des étudiants s’observent dans les lieux d’aisance sous l’effet de l’anxiété.

Lors de la remise des questionnaires de l’examen, nous imposons une énième épreuve au cerveau. La joie se peint sur notre visage lorsque ce sont les tuyaux que nous avons révisés qui reviennent à l’examen. Dans le cas contraire, c’est la catastrophe.

Quoi qu’il en soit, la plupart d’entre nous avons une règle à la fin de l’examen : loin de nous tout ce qui ressemble de près ou de loin à un syllabus. Nous nous accordons un bref répit tout en sachant que le lendemain, la galère estudiantine nous attend.

En somme, les sessions ne sont pas une partie de plaisir y compris pour moi. En médecine, ça équivaut à une période d’isolement, de fatigue et d’insomnie. Vivement la fin des examens pour sortir de notre trou perdu et regagner le monde des vivants. Une fin qui méritera amplement d’être fêtée et célébrée.

 

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