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Pension de retraite : que le vœu du Président soit exaucé !

Depuis son accession au pouvoir, le Chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye a manifesté le souhait d’améliorer les conditions de vie précaires des retraités, en leur octroyant, entre autres, une pension mensuelle égale au dernier salaire net avant la retraite. Le vœu du président n’est pas encore exaucé malgré la promulgation de la loi y relative. Où-est-ce que ça coince ? 

Il y a une année, la loi portant modification de certaines dispositions de la loi de 2020 portant code de la protection sociale au Burundi a été promulguée par le Président de la République. Cette nouvelle loi prévoit que dans un premier instant les retraités fonctionnaires, les magistrats, les mandataires politiques et publics, les cadres, les agents de l’ordre judiciaire, les agents du secteur public ainsi que les membres des forces de défense et de sécurité bénéficieront d’une pension égale au dernier salaire net du mois précédent leur mise à la retraite. 

Cependant, une année après la promulgation de la loi, ces modifications ne sont pas encore mises en œuvre par le gouvernement. Dans l’émission publique de fin d’année 2022 qui a eu lieu à Kirundo, le Chef de l’Etat a anticipé la question des journalistes sur cette affaire. Il a précisé que cette loi allait être mise en œuvre dans un futur proche. 

Quatre mois plus tard, la question ressurgit. Lors de l’émission publique des portes paroles des institutions étatiques animée depuis la province de Cibitoke ce lundi le 24 avril 2023, le porte-parole du gouvernement a tenu à répondre à la question. Où en est-on avec la mise en application de cette loi qui va assouplir la vie dure des retraités et leurs familles ? 

Les textes d’applications font défaut

Prosper Ntahorwamiye, porte-parole et Secrétaire général du gouvernement, précise qu’il reste la signature des textes d’application de cette loi. « Ces derniers ont été analysés par le conseil des ministres, mais nous avons constaté deux articles, disons contradictoires qu’il fallait modifier », explique le Secrétaire général du gouvernement. Et d’ajouter qu’une commission d’analyse de ces textes a été mise en œuvre pour que le souhait du Chef de l’Etat soit concrétisé. « Nous estimons que dans l’avenir, ces textes d’application vont revenir au conseil des ministres pour être adoptés », a-t-il expliqué.

Les institutions de la protection sociale sont-elles à la hauteur ?

Lors de la réunion du conseil des ministres du 03 août 2022, il a été précisé que l’INSS et l’ONPR vont dégager au moins 30% de leurs placements pour financer la réforme et que l’Etat va l’accompagner en mettant en place un fonds pour sa pérennisation.

Toutefois, selon le rapport de la commission technique chargée d’analyser les réformes du secteur de la protection sociale, volet pension de retraite, « ces institutions auront du mal à mettre en œuvre ces reformes de la pension. Elles sont dans des difficultés financières. »

Pour l’INSS, de 2010 à 2020, plus de la moitié des employeurs n’ont pas cotisé pour leurs employés. Les arriérés des cotisations sont estimés à plus de 119 milliards de Fbu. En outre, certains anciens employés et cadres de l’INSS ont contracté des dettes de crédits s’élevant à plus de 379 millions Fbu. Pire encore, l’Etat devait à cette institution 31 milliards de Fbu. En 2030, l’INSS aura besoin d’un appui de 54 milliards de Fbu pour mettre en œuvre ces réformes. 

L’ONPR, quant à lui sera capable de mettre en œuvre les réformes pour une période de 10 ans compte tenu de sa situation financière.

Si le vœu du Président est exaucé, ce sera un geste louable pour les gens qui se sont donnés depuis des années et qui perçoivent jusqu’à maintenant une pension de misère. Une situation qui avait été d’ailleurs décriée par l’ancien Premier ministre, Alain Guillaume Bunyoni. Il dénonçait l’existence d’un grand nombre de retraités qui perçoivent encore une pension de retraite mensuelle inférieure à 10 mille Fbu à l’INSS ou à l’ONPR.

A signaler que la nouvelle loi concerne uniquement les fonctionnaires retraités à partir de 2020. Pour les retraités des années antérieures, cette loi dispose que la pension ne doit pas être inférieure à 30 mille Fbu. Cette loi n’évoque pas le sort des retraités du secteur privé.

 

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