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Nouveau gouvernement : quel sera l’impact de la réduction des portefeuilles ?

Le gouvernement du Général Bunyoni compte une équipe réduite de ministres. Il est passé de 21 à 15 portefeuilles. Toutefois, les avis sur les retombées de cette réduction des postes ministériels divergent.

Faustin Ndikumana, expert indépendant en gouvernance, voit mal comment la réduction des ministères serait une valeur ajoutée pour le pays. Pour lui, au regard des défis de gouvernance auxquels le Burundi fait face, la réduction des ministères élargit la base des doléances et des dossiers à traiter.

Par conséquent, il risque d’y avoir  un étranglement au niveau des dossiers  car le ministre doit tout contrôler au niveau de son institution. « Un ministre n’est pas seulement un homme politique. C’est un technicien qui doit gérer des problèmes, donner des orientations et trouver des solutions », fait-il remarquer.

La nomination des secrétaires d’État est nécessaire

Pour un gouvernement qui veut s’engager sur la voie de la réforme et améliorer le sort des Burundais, M. Ndikumana trouve que la fusion des ministères n’est pas une bonne chose. À moins que les ministères fusionnés soient épaulés par  des secrétaires d’État qui pourront donner un appui  technique. Pour illustrer son propos, Faustin Ndikumana donne l’exemple du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et du Développement communal. Pour lui, ce ministère devrait se munir d’un secrétaire à la sécurité publique ou celui chargé du développement communal. 

Ce format avait déjà été adopté par le président Melchior Ndadaye lors de la nomination de son gouvernement le 10 juillet 1993. Il comportait quatre  secrétaires d’État pour soutenir certains ministres dans leurs tâches. Il s’agissait du secrétaire auprès du ministre de l’Intérieur et du Développement communal chargé du Développement communal, de celui auprès du ministre de la Planification du développement et des Finances chargé de la Planification du développement, du Secrétaire d’État auprès du ministre de la Planification du développement et des Finances chargé du Budget et de l’Administration fiscale et du Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense Nationale chargé de la Sécurité publique.

Autre chose, l’expert indépendant déplore la suppression du ministère de la bonne gouvernance. « C’est une structure technique indispensable pour mener la politique de lutte contre la corruption », explique-t-il.

Une réduction bénéfique pour le budget

« La bonne gouvernance est un comportement éthique qui n’a pas nécessairement besoin de tout un ministère », estime de son côté Dr Funenge Blaise, Consultant en Finances et Économie du Secteur Public. 

Pour lui, les rapports sur l’éthique et la bonne gouvernance dans chaque ministère, s’ils sont bien faits, suffisent. Il prend l’exemple de l’Office burundais des recettes. Grace à son sens de l’éthique et de la bonne gouvernance, il assure que cette institution lutte  efficacement contre la corruption au sein de ses services.

Quant à la réduction des ministères, cet économiste y voit une bonne chose. Pour un ministère abandonné ou fusionné, des dépenses disparaissent ou sont réduites. « Dans le cas d’espèce, il y aura des salaires de six ministres et une partie de leur staff qui pourront être récupérés. Mais cela dépendra de la capacité à redéployer les fonctionnaires et à réorienter les projets et les programmes.»

Le gouvernement est déjà à l’œuvre et le président de la République ne tarit pas d’éloges à son endroit depuis la prestation de serment : « Gouvernement de travailleurs, gouvernement soucieux des siens. » 

De toutes les façons, les 100 premiers jours seront déterminants !

 

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