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L’impossible mission des journalistes au Burundi

Couvrir l’actualité burundaise est devenu un vrai travail d’équilibriste. Si les journalistes n’ont pas droit à l’ire de telle ou telle partie, ils travaillent la peur au ventre, craignant pour leur vie. Une situation qui révolte le journaliste-blogueur Armel Gilbert Bukeyeneza.

Un faux-pas et ce sont les menaces et les insultes qui pleuvent : « vendu », « putschiste », « colon »,… Les Britanniques sont les derniers à avoir laissé des plumes dans cette arène médiatique: Elsa Buchanan, de la IB Times UK, se faisait attaquer sur les réseaux sociaux pour son reportage sur une potentielle rébellion en gestation contre Nkurunziza avant que le géant « The Guardian » ne se fasse taxer de relayeur de fake news.

Il y a eu « des erreurs », peut-être. Mais la mauvaise nouvelle est qu’il y en aura encore, car, on le sait, errare humanum est. Entre le marteau des pro et l’enclume des anti-régime (ou mandat), les journalistes, de la presse locale ou étrangère, savent combien il faut prendre des gants maintenant quand il s’agit du Burundi.

On exige des journalistes la perfection. C’est légitime! Ça doit être leur aspiration aussi.  Mais comment ? Par quelle magie seront-ils à la hauteur des attentes ? Leurs déplacements sont limités dans le pays pour préserver leur intégrité physique : Jean Bigirimana est dans toutes les mémoires. Certains d’entre eux sont exclus à couvrir les évènements officiels : le 5 février dernier- on fêtait bien l’unité nationale- a été un cas d’école.

Arracher un visa et/ou une accréditation pour les journalistes étrangers des mains des autorités burundaises relève d’un miracle: demandez à France 24 ! Il ne s’agit pas ici de chercher des excuses, plutôt de montrer qu’on ne peut pas ménager la chèvre et le choux.

Toutefois, à quelque chose malheur est bon : poussés à bout, les journalistes, locaux surtout, sont forgés et renforcés par ces sombres moments. Et comme condition de survie, ils se doivent de rester professionnels, de surcroît devenir « blindés ».  Les critiques et insultes n’ont tué personne.

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Les commentaires récents (1)

  1. Il est navrant de se complaire dans la victimisation des journalistes burundais.

    Etre journaliste, ce n’est pas détenir la vérité, c’est de relater des nouvelles et toutes nouvelles ne sont nécessairement pas vérités.

    Beaucoup de ceux qui se font désignés « journalistes » ont cru bon de se présenter comme les « dieux » de l’information en racontant tout et n’importe quoi et ce faisant, voulant faire passer le  » n’importe quoi » pour de la vérité vrai. Or dans bien des cas c’était du mensonge comme l’ été les fameuses armes de destruction massive en Irak de Saddan Hussein. Tout le monde sait maintenant que c’était faux.

    Dans un pays comme le Burundi qui peine à sortir de la période postconflit le « journaliste » devrait être plus éducatif à la paix plutôt que d’être un attiseur de flamme. Beaucoup de ces « journalistes » n’ont fait que cela.