Dans le discours du président Evariste Ndayishimiye lors de la journée #NationalPrayerBreakfast, le mot corruption est revenu plusieurs fois. Je me suis posée une question, sans vraiment trouver de réponse. Où est-ce que la jeunesse burundaise d’aujourd’hui trouvera l’exemple pour devenir de bons leaders politiques de demain ?
Au Burundi, la majorité de la population active est composée de jeunes. Selon les chiffres, les 2/3 de la population ont moins de 25 ans soit 65%. En outre, 43,2% a moins de 15 ans et 53,3% a moins de 20 ans. Cette jeunesse représente un potentiel incontournable pour le développement du pays à tous les niveaux. Ce sont d’ailleurs les leaders politiques de demain.
Mais, pour devenir de bons leaders, ils ont besoin de modèles pour s’inspirer afin d’assurer une relève de qualité. Malheureusement, après avoir observé quelques politiciens burundais, j’en suis arrivée à la conclusion qu’ils risquent de ne pas avoir de modèles. Ceux qui devraient les guider et les inspirer sont ceux-là mêmes qui donnent le mauvais exemple. Il suffit d’observer comment ça marche au Burundi pour comprendre.
Tenez, selon un rapport de l’Olucome, au cours de l’année 2021, l’Observatoire a traité 68 cas de corruption et autres faits assimilés sur 147 cas enregistrés. Il estime que ces derniers ont causé un préjudice financier à l’Etat de plus 448,1 milliards de Francs burundais. Pire, les présumés auteurs se trouveraient entre autres dans les rangs des serviteurs du peuple burundais de haut niveau.
Actuellement, quand je regarde le Burundi, je vois un pays où certaines « hautes personnalités » détournent l’argent public. D’ailleurs, le président de la République son excellence Evariste Ndayishimiye ne cesse de les dénoncer. Ils usent de leur influence pour profiter des failles du système pour se remplir les poches tandis qu’autour d’eux le peuple est dans la misère.
Les chiffres donnent froid au dos
Selon ce rapport (et c’est à titre illustratif), un montant de plus de 100 millions de Fbu est volé chaque semaine par des administratifs des communes de la Mairie de Bujumbura. Un montant de plus de 436 milliards est présumé détourné dans les 119 communes chaque année. J’arrête là pour conjurer le mauvais sort…
Fierté, où es-tu ?
Comment peut-on être fiers des personnalités qui font tout pour mettre le pays à genoux ? C’est quel genre de modèles ? Le jeu politique actuel est un jeu de dupes où chacun ne roule que pour son ventre, sacrifiant de facto l’intérêt commun. Un système politique rigoureux, performant et résilient où les dirigeants n’auront d’autres choix que de servir exclusivement l’intérêt du peuple et non leurs propres intérêts, s’avère nécessaire pour servir de modèles aux futures générations.
Mais malheureusement, nous sommes dans un pays où certains, parmi ceux qui détiennent les leviers du pouvoir, se croient au-dessus des lois. Les textes de lois, censés garantir le bon fonctionnement de l’État, sont piétinés par nos gouvernants. Or, pour un nouveau Burundi, il faut travailler à former nos dirigeants au respect des lois, à la lutte contre la corruption et l’impunité, il faut aussi un nouveau leadership politique par lequel nos dirigeants travailleront exclusivement pour l’intérêt collectif. C’est uniquement à ce prix que nous vivrons dans un Burundi développé.
C’est triste, quand je regarde le type de dirigeants que nous nous réjouissons d’avoir, je me dis que nous avons un sérieux problème. La jeunesse burundaise manque cruellement de modèles en matière de leadership politique. Si la jeunesse d’aujourd’hui suit l’exemple actuel, nous pouvons dire adieu au développement. Et c’est effrayant, car en fin de compte, le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre. A l’intention de notre dirigeant : ce billet est un cri du cœur.