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La modernisation des entreprises, une menace pour nos emplois ?

Il y a à peine trois semaines, Ecobank Burundi a annoncé la suppression de 70 postes. Parmi les raisons avancées, la digitalisation. À notre contributeur Pierre Claver Banyankiye de se demander si la machine serait en train de remplacer l’homme, condamnant ce dernier à un chômage inattendu.

Le raz-de-marée digital a donné naissance à un nouveau genre de licenciements qu’on pourrait appeler le chômage « technologique », terme inhabituel au Burundi. Chez nous, les banquiers sont réputés avoir un emploi stable. Ces employés jadis intouchables sont pourtant maintenant dans la rue.  « La digitalisation » les a pris au dépourvu. Incompréhension totale face à cette rupture soudaine et inattendue du travail.

Et voici une crainte que je partage avec quelques personnes: la machine serait-elle en train de remplacer petit à petit l’homme, en le laissant croupir dans la misère ?  

Auparavant, je voyais l’ordinateur comme une machine inoffensive voire un allié. Aujourd’hui, je le considère comme mon pire ennemi rôdant et caché depuis longtemps, attendant son heure.

Selon les optimistes, la digitalisation commence par détruire des emplois puis contribue à en créer plus qu’elle n’en supprime. Je reste dubitatif. Je suis convaincu que cette technologie qui crée de nouveaux métiers liés à la révolution digitale ne concerne qu’une infime portion de la population, de techniciens rodés à ces nouveaux outils.

Et ce n’est que le début

J’ai peur que ce phénomène se généralise à toutes les banques. Ecobank serait le premier à réduire autant la voilure dans son réseau, mais je redoute que d’autres banques en profitent, elles aussi, pour annoncer des fermetures d’agences de façon massive. Par exemple, depuis 2012, la Bancobu  a procédé à la digitalisation de ses activités bancaires.

La digitalisation est une innovation actuellement incontournable du secteur bancaire. Ce n’est pas la forge qui va disparaître, mais le forgeron. Ce ne sont pas les métiers qui s’évanouissent, mais bien leurs exécutants. Je m’attends d’ici peu de jours à un autre vague de licenciements. Malheureusement, je ne pense pas que notre société soit prête à une telle révolution. L’outil informatique reste le grand inconnu pour la majeure partie des prestataires.

Trop peu de gens sont conscients de l’ampleur de la tempête. Ces licenciements vont soulever des défis importants. Des emplois et des revenus vont s’envoler. Des familles seront en danger. Mais, comment s’en sortir ? Mieux vaut commencer à y réfléchir très tôt.

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Les commentaires récents (3)

  1. Ceci n’est qu’un aperçu de ce qui nous attend dans les années à venir. En même temps, la première et second révolutions industrielles ont vu leur nombre de licenciés ou de chômage. Le problème est comment reconvertir tout ce monde. Malheureusement, ce n’est pas le souci de ses entreprises quand c’est le profit qui les intéresse.

  2. L’erreur la plus communément commise par tous les managers et dirigeants
    d’entreprises qui digitalisent leurs services est qu’ils procèdent à cette transformation
    en ayant en tete une réduction des couts (où qu’ils soient) , étant quelqu’un qui travaille dans l’Intelligence Artificielle
    je l’ai vu tant de fois et cela fait beaucoup de dégâts dans le pays où je travaille , au démarrage de chaque projet
    on doit à chaque fois prendre le temps de faire comprendre au client que la solution apporter est une solution « d’assistance »
    et non une solution de « remplacement »..
    Pour revenir au problème qui occupe le pays si cher à mon cœur , il faudrait que les banques et autres qui
    vont digitaliser leurs services fassent suivre des formations à leurs collaborateurs , pour qu’ils puissent
    s’adapter et avoir ne serait ce qu’une chance de « survivre » à leur emploi et ne pas devoir en chercher un autre
    car je crois savoir que avec la crise il n’est pas évident d’en retrouver un autre.

  3. Les lâches qui révolutionnent des secteurs inutiles! Pourquoi cette révolution ne fait pas de victimes heureuses en renvoyant au chômage la houe pour éradiquer la famine?