La dernière rencontre entre Kagame et Tshisekedi fait la Une. Et elle est sur toutes les lèvres, y compris parmi les Burundais qui attendent la réconciliation entre le Burundi et le Rwanda, deux autres voisins en mauvais termes.
La nouvelle a de quoi étonner. Car il y a peu, ce dimanche le 16 mars pour être précis, devant de milliers de Rwandais, encore une fois, Paul Kagame ne s’était montré pas tendre vis-à-vis de son homologue congolais. Pas étonnant bien évidemment pour qui suit de près les relations devenues tumultueuses entre les deux hommes depuis la résurgence du M23, ce mouvement rebelle présent à l’Est de la RDC dont Kinshasa et une partie de la communauté internationale accuse le Rwanda d’être le parrain. Depuis, Tshisekedi et Kagame se regardent en chiens de faïence, alors même que la conquête du pouvoir par le premier avait été bien accueillie par le second qui, on le rappelle aussi, n’était pas en bons termes avec Joseph Kabila, prédécesseur de Tshisekedi.
Mais au fur du temps, les relations entre Kagame et Tshisekedi se sont détériorées jusqu’à ce que des propos de loin moins diplomatiques commencent à sortir de la bouche des deux chefs d’Etat. Kagame accusera à maintes reprises Tshisekedi de ne pas être élu démocratiquement et le second dira qu’il ne rencontrera Kagame qu’au ciel. Le summum de ce que les usages diplomatiques peuvent se permettre.
La tension est devenue vive, difficile à retomber, et ce, malgré la médiation angolaise. Pour rappel, le 15 décembre 2024, Kagame a boycotté la rencontre prévue entre les deux chefs d’Etat à Luanda. Il dira que ce sera une perte de temps si Tshisekedi n’accepte pas de parler directement au M23.
Et face aux accusations de la communauté internationale, le Rwanda se verra sanctionné et ce dernier menacera de rompre à son tour les relations diplomatiques avec certains pays occidentaux. Le cas récent de la Belgique est le plus évocateur.
Doha réussit là où Luanda a échoué
La nouvelle a étonné autant qu’elle a surpris. Car personne n’a vu venir le coup, y compris des spécialistes en relations internationales ou de la région. C’est dire l’ingéniosité de la démarche qatarie. Ce dernier, en mode soft power, est de plus en plus influent sur la scène internationale et un allié des Occidentaux sur les questions géostratégiques. Il est aussi à ce titre, un acteur privilégié de la région, en l’occurrence au Rwanda et en RDC. Et ce n’est pas sans raison. Il faut voir les projets de l’Émirat au Rwanda (qui lui facilite la tâche pour parler à Kigali) et sa proximité avec la RDC. Normal donc qu’il réussisse là où Luanda et d’autres acteurs régionaux ont du mal à réussir. Ici, rappelons au passage que les deux chefs d’Etat se sont rencontrés à la même date des négociations ratés entre le M23 et la RDC. Doit-on dès lors présumer que Doha est l’espoir de la paix en RDC ? Les prochains jours seront riches en informations.
Et le Burundi dans tout ça ?
Vous devez vous demander pourquoi ce pauvre politologue nous ramène tout ça alors que nous avons nos problèmes à nous au Burundi ? Eh bien, je me conforte dans ma position. Ce qui se passe dans la région touche bien évidemment le Burundi. Je ne vous informe en rien si je vous dis que le Burundi est un acteur actif. La paix, si jamais elle est obtenue ne sera bénéfique pas que pour le Congo. Les pays de la région dont le Burundi, en obtiendront également des dividendes.
Mais également, le sujet intéresse, car le Burundi et le Rwanda sont aussi à couteaux tirés depuis un moment. Les deux faux jumeaux s’accusent de tous les maux et ne se privent pas des invectives, un peu comme le Rwanda et la RDC. C’est dire que les dynamiques comme celles visées à Doha ne nous fera pas de mal. Ce dimanche 16 mars 2025, l’homme fort de l’autre côté de la Kanyaru a laissé entendre que la situation est en train de s’arranger entre les deux pays. À espérer que les initiatives en cours ne seront pas gâchées et qu’on n’ira pas jusqu’à Doha.
Vous avez plagié Kaburahe.
Superbe