La fin du mois d’octobre a été marquée par une série de cérémonies d’inauguration par le président de la république. Une succession d’événements qui n’ont pas laissé indifférent le blogueur Landry Burundi.
Un ruban coupé par ici, un autre par-là, des applaudissements, des photographes, des tweets qui tombent en masse. Son Excellence inaugure tout et partout. Les images, la communication qui accompagnent ce marathon d’inauguration me laissent perplexe, par rapport à l’objectif et la logique même de ces cérémonies.
Dans ma tentative de comprendre, de nombreuses questions me traversent l’esprit : que pèse économiquement parlant une salle de réception pour susciter le déplacement du numéro un ? Pourquoi pas un de ses vice-présidents, le ministre de l’Economie, le maire, le gouverneur ou un administrateur ? Combien d’année devra fonctionner la salle avant que retourne dans la caisse de l’Etat ce qu’a coûté en carburant le long cortège de son Excellence, les frais de mission de sa cour et j’en passe? Je me perds.
L’explication serait plus politique qu’économique
Peut-être un message à eux qui croient qu’on ne peut avancer sans leurs misérables aides ! Autant en rire qu’en pleurer : « On parvient encore à construire des salles de réception, à moudre nos céréales même si les machines viennent encore de vos usines. Bientôt on aura même plus besoins de cahiers venant de chez vous. On va les confectionner dans nos imprimeries, plutôt, dans nos usines de transformation du papier. Et d’ailleurs on mettra sur leurs couvertures les effigies de nos leaders bien-aimés et non plus vos stars de foot ou autres ». Et puis quoi encore ? Peut-être que le message est celui-là, on avance contre vents et marées.
Mais si production il y a, quel impact cela aura-t-il sur la balance économique ? Est-ce que cette production sera assez consistante pour venir boucher le trou laissé dans le budget par les devises et dollars que, somme toute, le pouvoir fait semblant de ne pas trop regretter.
Néanmoins dans tout cela, il y en a qui bénéficient bien de ces inaugurations. Si demain j’ai besoin de faire l’impression de milliers de papiers, organiser une conférence ou si je suis en province et que je cherche où passer la nuit, il y a forcément des noms d’entreprises ou d’établissements qui vont directement me venir en tête !
Eh oui, ça leur a fait une bonne publicité. Et sans doute, le chiffre d’affaires s’en ressentira !