La collecte et le traitement des déchets ménagers est une question qui préoccupe les services municipaux. Le seul endroit qui sert de décharge publique, au-delà d’être saturé, est également mal utilisé. La population environnante en fait les frais.
Buterere est connu pour être la destination finale de tous les déchets ménagers de la capitale économique. Ce que certains ignorent, c’est qu’à côté et tout autour de cette décharge publique, vivent des gens. Il suffit juste d’aller sur place pour constater l’ampleur du danger de tous ces déchets qui cohabitent avec les hommes. Des odeurs nauséabondes qui pénètrent jusque dans les maisons, des enfants qui se ruent vers la décharge quand les bennes à ordures arrivent pour chercher des objets récupérables ou des restes de nourriture…La décharge est pour ainsi dire un gagne-pain pour certains, tandis que les autres qui sont conscients du danger de vivre à proximité des ordures crient au secours.
Pourtant, la mairie de Bujumbura avait pris la mesure de suspendre toute activités dans ce lieu, avant qu’un autre endroit soit mis à la disposition des services de collecte des déchets. Cette nouvelle décharge sera, selon les autorités de la mairie, érigée dans la commune de Muzinda. En attendant, malgré cette interdiction, les déchets continuent d’affluer vers Buterere.
Mathilde Ndabaneze, une mère qu’on a rencontrée devant une maison, à moins de cinq mètres de la décharge, ne cache pas son inquiétude. « Nos enfants jouent dans ces déchets, et les maladies des mains sales sont légion ici, sans oublier les mauvaises odeurs qui remplissent nos maisons », s’indigne-t-elle.
À quand la délocalisation de la décharge ?
Même si les services municipaux affirment que la décharge de Muzinda est en cours d’aménagement, rien ne montre que celle de Buterere n’est pas toujours opérationnelle car les immondices continuent de conquérir l’espace réservé aux habitations. Jimmy Hatungimana, maire de la ville de Bujumbura fait savoir que les sociétés de collecte sont priées d’arrêter de déverser des déchets près des maisons en attendant qu’une autre place soit mise à leur disposition. « Nous sommes en train de travailler en synergie avec les services comme l’Office Burundais de l’Urbanisme, de et de l’Habitat (OBUHA) et l’Agence Routière Burundaise (ARB) pour tracer des routes qui passent par cette décharge afin de désengorger les lieux en attendant l’ouverture de celle de Muzinda », précise-t-il.
Pendant ce temps, les habitants de Muzinda s’insurgent contre la mise en place de la décharge publique dans leur localité. La mairie réussira-t-elle à s’imposer ? Wait and see !