Pour « lutter contre la vie chère », un jeune technicien burundais s’est lancé dans un secteur qui n’intéresse pas grand monde parmi ses congénères : l’agrobusiness. Portrait dressé par le blogueur Ezéchiel Ndayizeye.
Tout commence en 2013. Il est midi, les voitures s’arrêtent et commencent à klaxonner. Les conducteurs répondent à l’appel lancé par certains acteurs de la société civile contre la vie chère. Au milieu des klaxons, se trouve Francis Belly Ngabirano. Dérangé par des sonneries toutes azimuts, il se demande : « Est-ce vraiment ça une façon adéquate de lutter contre la vie chère ? » Entre « attendre 12h pour klaxonner » et « chercher à démarrer une activité pour produire moins cher », que doit être mon choix ? Le jeune homme, ancien de l’Ecole technique de Kamenge, se prépare déjà à faire l’Institut technique supérieur. Il change d’avis et s’engage dans « la gestion des affaires ». Passionné de l’agroalimentaire, l’idée de démarrer ce qui va être plus tard « AGLICO : Agricultural Light Company » secoue sérieusement sa cervelle.
Être son propre chef, un rêve de Ngabirano
La jeune entreprise de transformation agroalimentaire n’a pas tardé à voir le jour. Aujourd‘hui elle compte déjà 9 employés permanents. Son PDG fait la navette entre Bujumbura et Kampala à la recherche des bouteilles en plastique servant à conserver la sauce tomate, ce qui lui permet de voir comment les autres jeunes de la sous-région s’organisent, et ainsi se maintenir à jour.
AGLICO est donc cette autre façon de démontrer que la vie chère n’est qu’un prétexte pour ceux qui ne produisent rien. Car pour Ngabirano, « si tous les jeunes pouvaient créer, la vie serait moins chère ». Et d’ajouter : « les jeunes burundais doivent se voir comme des catalyseurs du développement en saisissant les opportunités que leur offre le Burundi ».
Francis Ngabirano vient de boucler ses études universitaires (baccalauréat) dans la faculté d’Administration et Gestion des affaires à l’Université Grands Lacs, campus Bujumbura. Son entreprise, AGLICO, située à Kigobe Sud, avenue du Cinquantenaire, au centre de formation professionnelle de Kigobe, se fait petit à petit un nom. Ses produits (jus de fruit et la sauce tomate) connus sous la marque « Nganze » font déjà les affaires de certaines boutiques et kiosques.
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Courage. Le Burundi a besoin des filles et fils comme toi.