Le budget général de l’État pour l’exercice en cours s’élève à 2392,3 milliards de BIF. Malgré une augmentation de près de 40 % par rapport à l’exercice précédent, le déficit reste important. Par conséquent, l’endettement intérieur explose.
L’exécution de l’investissement public s’est accélérée au cours de cette année budgétaire pour atteindre plus de 2 300 milliards de BIF. Le budget a été élaboré sur base des projets inscrits dans le PND (2018-2027).
Les dépenses en investissement passent de 289,4 milliards à 794,7 milliards de FBu, qui sont principalement affectés au chemin de fer, à l’agriculture, à la construction des buildings administratifs, à la digitalisation, à la défense et la sécurité. Les projets clés restent la construction des infrastructures socio-économiques pour un montant de 280 milliards de FBu dont 200 milliards alloués à la construction du chemin de fer. La subvention des engrais organon-minéraux, le repeuplement du cheptel et la multiplication des semences sélectionnées pour un montant modique de 80 milliards de FBu.
Que faire pour réduire le déficit budgétaire ?
D’après les experts du Fonds Monétaire International, l’accroissement budgétaire entraîne à moyen terme un déficit budgétaire plus important. La forte contribution des donateurs, les nouvelles mesures fiscales et les plans de réforme visant à améliorer la gestion des finances publiques et l’efficience des dépenses devraient contribuer à contenir le déficit budgétaire à moyen terme, lit-on dans une déclaration des services du FMI au terme d’une visite au Burundi, en septembre dernier.
Le déficit est financé essentiellement par des dons et des prêts provenant de l’étranger, ainsi que par des emprunts nationaux. Ce déficit est financé en partie par les avances de la Banque centrale, les dons, etc.
L’encours du crédit public explose
La Banque Africaine de Développement (BAD) révèle que la part de la dette publique était estimée à 71,9 % du PIB en 2021 contre 67 % en 2020. La dette publique intérieure était de 3 500 milliards de BIF au 30 septembre 2022, alors qu’elle était de 600 milliards de BIF en 2014.
Lors du lancement de la journée du contribuable, le Commissaire Général de l’Office Burundais des Recettes (OBR) s’est targué des performances du géant du fisc. Le rendement enregistré par l’OBR au cours du premier trimestre est prometteur. Plus de 413 milliards de BIF collectés jusqu’en octobre 2022. Cependant, les recettes fiscales n’arrivent pas à apurer la dette publique chronique. Elle est constituée en grande partie par les avances des émissions des titres de trésor, les avances consolidées de la BRB et des emprunts des banques commerciales locales. Par conséquent, la dette publique ne cesse d’augmenter car les ressources internes n’arrivent pas à couvrir les besoins en infrastructures socioéconomiques et à assurer les affaires courantes de l’Etat.
La population en paie un lourd tribut
Le budget est financé en grande partie par les recettes fiscales et non fiscales. Ainsi, la pression fiscale s’accentue sur les contribuables. L’élargissement de l’assiette fiscale et l’introduction de nouvelles mesures fiscales contribuent, certes, à l’augmentation des recettes fiscales mais il revient au consommateur de supporter ces impositions. A titre illustratif, la taxe ad valorem de 1,5 % de la valeur en douane appliquée à toutes les importations sauf les produits pétroliers pour financer les infrastructures ne fait qu’amplifier l’inflation.