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Adieu au budget d’austérité ?

La gestion des finances publiques enregistre des innovations. Le budget en cours d’exécution met fin au budget d’austérité marqué notamment par le gel des annales et les recrutements dans les services publics. Le Budget Programme, actuellement en cours d’élaboration, imposera une gestion rigoureuse des finances et renforcera la culture de redevabilité. Le point.  

Le budget a bondi de 40% avec l’investissement dans les grandes infrastructures routières et ferroviaires, ainsi que la digitalisation des services publics. Le pays quitte progressivement le mode « austérité » pour entamer une gestion rigoureuse du budget dit programme.  

Ce budget annonce une gestion rigoureuse des finances publiques. Les allocations budgétaires se font sur base des projets/programmes/ activités bien planifiés pour pouvoir migrer totalement vers une budgétisation en mode programme. Tous les ministères, les institutions publiques jusqu’au niveau des communes du pays inscrivent dans leurs budgets toutes les activités à réaliser avec des IOV (Indicateurs Objectivement Vérifiables) pour permettre le suivi et évaluation des résultats escomptés. L’autre innovation apportée est que toutes les institutions et autres services publics fonctionnant grâce aux subsides de l’Etat rentrent dans la fiscalité gérée par l’OBR. 

Renforcer la redevabilité envers les citoyens  

Le gouvernement souhaite avoir plus d’impact sur les secteurs prioritaires à savoir : l’agriculture et l’élevage, la santé publique, l’industrialisation, l’emploi des jeunes et la protection sociale des vulnérables, les infrastructures sociaux- économiques, la paix et la réconciliation.  

Dans le domaine de la santé, on notera l’ouverture et l’équipement des services de kinésithérapie à l’Institut National de la Santé Publique (INSP) et à l’hôpital de Muyinga et Ijenda. Les hôpitaux communaux seront aussi dotés de 50 ambulances médicalisées et non médicalisées, apprend-on du rapport d’analyse du plan d’action annuel du Gouvernement, exercice 2022/2023. 

Ainsi, à la fin de chaque exercice budgétaire, le parlement ou la Cour des comptes peuvent vérifier si les projets inscrits dans le budget ont été réalisés convenablement. Les membres du gouvernement et les patrons des institutions publiques ou les entreprises paraboliques doivent rendre des comptes. Ils doivent être de bons gestionnaires de la chose publique.  

Un budget plutôt transitoire  

Le budget en cours est un budget de transition vers le Budget Programme. « Nous migrons progressivement vers un Budget Programme. C’est-à-dire que les crédits-budgétaires alloués aux activités constituent un investissement qui va générer des résultats attendus », a fait savoir Dr Domitien Ndihokubwayo, ex-ministre en charge des finances et du budget. Le pays a besoin de projets budgétivores tels que la construction des barrages hydroélectriques, des routes, etc.

D’autre part, « pas question de minorer les recettes internes », a soutenu l’ancien ministre des finances.  

Ainsi, il s’agit d’un budget axé sur les résultats, élaboré sur base d’un nouvel outil de planification à court terme (Plan de Travail et Budget Annuel : PTBA), ce qui va permettre à chaque ministère et institution de basculer totalement vers le Budget Programme à partir du prochain exercice budgétaire.  

La transparence budgétaire reste un défi 

Le patron de l’Olucome salue par ailleurs l’initiative du gouvernement de déclencher au Burundi le Budget Programme en cours d’élaboration. Gabriel Rufyiri propose la mise en place d’une chambre qui jugera tous les comptes publics.

 De plus, selon Rufyiri, il faudra créer un secrétariat exécutif indépendant et compétent de la cellule nationale des renseignements financiers pour s’assurer de la mise en œuvre effective de la loi des finances, exercice 2022-2023.  

Pour l’Olucome, le Budget Programme ne sera  un facteur déclencheur  de croissance et du développement économique au Burundi que si tous ces outils de contrôle sont mis en place. Les contribuables ont droit de savoir à quoi servent les impôts et les taxes qu’ils paient.  

Les partenaires techniques et financiers soutiennent le gouvernement dans cette réforme. A travers le Projet d’Appui à l’Amélioration de la Mobilisation des Ressources et du Climat des Affaires (PARMOCAF), la BAD compte financer les travaux d’une étude du système informatique aux fins de la mise en œuvre du Budget Programme au Burundi. Cette réforme de la gestion des Finances Publiques devrait introduire certaines innovations majeures comme la répartition des crédits en programmes budgétaires, assortis d’un cadre de performance ou la notion pour les dépenses d’investissement de crédits d’engagement.  

 

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