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Burundi : la filière du coton en voie de disparition

Un tiers de réserves cotonnières ont disparu sur tout le territoire national. Par conséquent, la production du coton a chuté et les cultivateurs de cette culture industrielle semblent plus que jamais désintéressés. Et cela n’est pas sans conséquences.

Introduit au Burundi dans les années 1920, le coton est en voie de disparition à cause de la réduction des terres cultivées et le nombre de cotonculteurs. Par conséquent, la production cotonnière va decrescendo. En province Bubanza située dans l’Imbo, une région qui constitue le fief du coton, les cultivateurs se désintéressent de la culture du coton pour pratiquer la riziculture. Comme si cela ne suffisait pas, les périmètres du coton ont été inondés suite aux pluies torrentielles qui s’abattent sur le pays ces derniers jours.

Marie Goreth est une cultivatrice de coton rencontrée dans son champ en commune Gihanga de la province Bubanza. Depuis huit ans qu’elle cultive le coton, elle vient d’enregistrer un rendement nul. « J’exploite trois hectares de coton et je n’ai eu aucun gramme de coton suite aux inondations. Mon champ a été totalement inondé », témoigne cette cotoncultrice qui affirme avoir tourné le dos à cette culture pour essayer le riz.

Le faible rendement cotonnier avoué par la COGERCO

Selon la Compagnie de Gérance du Coton, les réserves cotonnières ont été réduites passant ainsi d’environs neuf mille hectares à trois mille hectares sur tout le territoire national actuellement. « Le secteur du coton ne se porte pas très bien. Auparavant, on pouvait avoir environs 8000 tonnes de coton mais aujourd’hui on récolte moins de 3000 tonnes. Il s’agit d’une grande diminution », regrette le directeur général de cette entreprise cotonnière. Gustave Majambere note également une nette diminution du nombre de cotonculteurs, ayant passé de 20 mille à moins de 10 mille actuellement.

Toutefois, rassure la COGERCO, des initiatives sont en train d’être menées pour tenter de redynamiser le secteur cotonnier avec l’appui de la coopération brésilienne à travers le projet Cotton Victoria. « Nous sommes en train de faire des essais d’adaptabilité avec de petits champs d’essais dans le prolongement de Kumoso vers Mishiha dans la province Cankuzo mais aussi dans la région naturelle de Bugesera », indique-t-il.

Cette situation n’écarte pas l’Afritextile

Suite à cette faible production, la COGERCO ne parvient plus à satisfaire l’industrie textile « Afritextile », ex COTEBU. Par conséquent, cette dernière doit recourir aux importations cotonnières, qui lui coutent cher, selon le directeur technique au sein de cette entreprise. « Le coton que nous utilisons provient normalement de la COGERCO. Mais la quantité qu’elle nous donne est insuffisante, car pour couvrir nos besoins annuels en coton, on a besoin de 2000 tonnes, soit le double du coton que nous fournit la COGERCO », témoigne Jean Hakizimana. L’Afritextile déplore la cherté du coton importé à l’extérieur par rapport à celui cultivé localement.

Le coton est une culture commerciale qui fut parmi les trois principaux produits d’exportation après le café et le thé et faisait rentrer des devises. Outre les défis auxquels il fait face, même la maigre quantité récoltée est consommée localement. Au revoir donc les devises en provenance du coton. 

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Les Etats Unis d’Amerique exporte le plus de coton dans le monde (39.9% of world cotton exports).
    Donc je crois que la degringolade des prix du coton americain (cotton #2) pourrait expliquer « LA FILIERE DU COTON EN VOIE DE DISPARUTION » au Burundi.
    1. En mars 2011, Cotton #2 cash (CTY00) a atteint son prix le plus haut de 2,11 dollars par livre (= 4,64 dollars par kilogramme). Une livre (mesure du poids) = 454 grammes;
    2. En juin 2012, ce prix avait deja degringole jusqu’a 63 centimes seulement par livre;
    3. Tres recemment le 1 avril 2020, Cotton #2 cash etait au niveau le plus bas a 45 centimes par livre (= 98 centimes par kilogramme);
    4. AUJOURD’HUI ce prix est de 53 centimes par livre (= 1,16 dollars par kilogramme): DONC SEULEMENT 21% DU PRIX DE MARS 2011.
    (Voir 1. Cotton #2 cash (CTY00);
    2. Cotton #2 Jul’20 (CTN20), description.
    http://www.barcharts.com).