En 2025, le Burundi tiendra les élections législatives, ce qui laisse présager des événements politiques assez importants tout au long de l’année 2024. Après les élections récemment tenues en RDC, quelles leçons pouvons-nous tirer ? Analyse.
D’après le Vatican News, le scrutin du 20 décembre 2023 en RDC a été un chaos, caractérisé par la fraude, la corruption à grande échelle, le vandalisme du matériel électoral, l’incitation à la violence, l’achat de conscience, l’intolérance, l’impudicité, l’atteinte aux droits humains, etc. Conclusions des évêques de la Cenco.
Selon les évêques de la Cenco, et certains citoyens congolais vivant au Burundi qui se sont exprimés sur le sujet, les élections se sont passées dans l’opacité et la loi électorale a été violée par la CENI.
Dès l’annonce, par la CENI, des résultats provisoires de la présidentielle en RDC, je me suis amusé à observer les tendances des Burundais sur les réseaux sociaux surtout sur X. Nombreux étaient ceux qui percevaient l’élection en RDC comme étant presque similaire à ce qui se déroulera en 2025 au Burundi.
Pour comprendre les raisons…
Le rendez-vous électoral de 2025 arrive déjà à grands pas. Or, l’indice infaillible, que même un aveugle ne louperait pas, est que le Burundi traverse une situation très difficile. À côté de la précarité économique, certains éléments du contexte politique présagent un lendemain relativement critique. Ici, nous pouvons citer les nominations des commissaires qui piloteront les élections législatives et locales de 2025, de même que les présidentielles de 2027 qui posent question, le plus récent nouveau redécoupage territorial qui, par conséquent, édicte une réorganisation administrative, et par ricochet le changement du code électoral ainsi que d’autres mécanismes et outils de la gestion politique et administrative du pays.
Tout cela dans un contexte de verrouillage de l’espace d’action politique (le cas du parti CNL illustre bien la situation) et de contrôle absolu de l’espace médiatique. Avec tous ces marqueurs, les craintes ne peuvent pas manquer sur les lendemains politiques du Burundi.
Pire des scénarios en 2025
Généralement, le pire des scénarios est qu’en 2025, le Burundi se retrouve dans la même situation que la RDC, tel que témoigné par les évêques de la Cenco dans le Vatican News, avec une main mise sur l’administration électorale.
À mon humble avis, les élections législatives de 2025 devraient se baser sur la transparence et l’intégrité du processus électoral. Il est impératif de renforcer les institutions chargées de l’organisation des élections, de garantir la neutralité des organes de supervision, et d’impliquer activement les observateurs nationaux et internationaux, la société civile et les médias pour assurer la crédibilité du processus.
En faisant ainsi, le Burundi pourrait progresser vers un système électoral plus solide, renforçant ainsi la stabilité politique et la confiance des citoyens dans le processus démocratique.