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« Une de mes peurs aujourd’hui : finir mes études bientôt »

Au moment où le chômage est en hausse constante, exacerbé par une crise socio-économique sévère, le blogueur Carrel Ntunga s’interroge sur son avenir, celui de ses congénères, alors qu’ils vont bientôt être diplômés.

Dans quelques mois, j’aurai fini mes études. Je commence à m’imaginer déjà en train de circuler en ville, sous un soleil de plomb,  enveloppe-sac en main, déposant mon dossier de candidature de bureau en bureau. Je commence à regarder d’un œil compatissant tous ces jeunes qui se regroupent  au centre-ville en attendant un coup de fil pour «  ikiraka » (pige)  ici et là. Serai-je comme eux ? J’espère que non. Malheureusement je vois mes aînés quitter le banc de l’école, diplômes en poche et sourire sur les lèvres, avec l’espoir de trouver un travail décent pour devenir autonome et commencer une vie d’adulte. Mais sans piston ou une chance inouïe pour être retenu parmi les milliers de chômeurs lors des appels d’offres, ils rentrent toujours bredouilles, abattus.

La vie chère qui se remarque ces jours-ci au Burundi  ne fait que rendre la recherche d’un boulot encore plus difficile. Tout a été revu à la hausse. Carburant, prix des bus, des boissons, de la nourriture, tout ! Et quand tu commences à chercher un travail, cela ça rentre en compte. Certains de mes amis chômeurs préfèrent faire le trajet maison-centre-ville (où ils vont chercher du travail) à pied. Et ainsi il leur  reste quelques billets pour une limonade à midi et pour rentrer en bus le soir venu. Mais certains jours, ils n’ont pas un rond et restent tout simplement à la maison. Pour ceux qui ont leur famille à la campagne, certains choisissent de retourner chez eux dans l’attente d’un travail décent, au lieu de s’éterniser dans la capitale et vivre au crochet de leurs familles d’accueil.

L’exil, une solution intermédiaire

Un ami qui a terminé ses études il y a tout juste une année et qui a pu s’installer dans un autre pays me faisait un conseil dernièrement : « Fais une analyse de la crise économique qui est au Burundi et imagines-toi la vie dans les cinq, dix ans à avenir. Mieux vaut dégager tant qu’il est encore temps ». Et je crois qu’il a en partie raison. Mais devrions-nous tous  partir? Jusqu’à quand ? Certes le Burundi a été classé au 1er rang mondial des pays les  plus pauvres mais l’herbe n’est pas nécessairement plus verte ailleurs.

Que ce soit dans les institutions publiques ou les institutions privées, les postes sont devenus difficiles à avoir et la crise économique ne se résout pas en un rien de temps, j’en conviens. Mais les solutions sont aussi à long terme. Et il faut les trouver. Et pour cela, la responsabilité ne revient pas seulement aux dirigeants burundais, mais aussi aux jeunes lauréats qui peuvent faire la différence. Il revient à eux aussi d’essayer de trouver des solutions, avoir des initiatives  aussi minimes soient  elles, créer et donner du boulot aussi, pour sortir notre Burundi de cette crise. Sinon, même la faible lueur d’espoir qui luisait encore s’éteindra.  

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Les commentaires récents (6)

  1. C’est tout afin une verité bien écrite! La bonne solution n’est pas de quitter le pays à crainte du chômage et de la pauvreté,il falait prendre l’écart pour imaginer quoi faire et prendre les initiatives y relatives! Quoi que nous fouions notre pays,nous restons toujours burundais(e)s!

  2. Le Dialogue Doit Etre Entre Les Deux Groupes Qui Sont En Conflit.Le Facilitateur Facilite Le Dialogue Entre Ces Derniers Pour Trouver La Solution Etant Ensemble.Est-ce Que Y’a-t-il Eu Lieu Un Dialogue?Est-ce Qu’on A Un Facilitateur?Je Ne Pense Pas.Merci!

  3. L’impossible est l’enveloppe du possible!Veuillez ouvrir vos horizons,C’est en nous que réside le développement.L’enfouir ou le faire fructifier dépend de nous.L’exil du chomage pour les chomeurs n’est plus une solution.Tout simplement pour changer les choses il faut d’abord et surtout agir sur la mentalité des gens,sur leur echelle des valeurs,sur le type de culture dominante dans la société!Si vous voulez de voler avec les aigles arrêtez de nager avec les canards!laissez les politiques que vous ne pouvez pas!Une Génération Plante les arbres et la suivante profite de l’ombre!créer et donner aux autres au lieu de faire toujours la conjugaison de quemander.

  4. si la solution est l’exil alors qui va sortir ce pays du crise? Au lieu de pensé à une solution, vous pensez à fuir le pays c’est très domage.

  5. Pourquoi rester au pays d éternelles pleurs depuis 1965?que ceux qui ont où aller partent! le poids fort de mon conseil est que même les rapatriés tentent de regagner la buisson! oh Dieu du Burundiii !