Le terme « climat des affaires » est sur toutes les lèvres, mais qui sait concrètement de quoi on parle ? Les économistes et les experts répètent sans cesse que le climat des affaires est la cause de tous nos maux économiques. C’est un jargon difficile à comprendre pour les non-initiés. Décryptage.
Les experts, les professeurs d’université, les organisations internationales, répètent à l’unisson qu’il faut encourager l’entrepreneuriat, les investissements directs et le secteur privé pour revitaliser notre économie chancelante.
Bémol, la création d’entreprises ne suscite pas l’enthousiasme attendu en termes d’emplois et de production. Il y a un blocage quelque part, mais où se trouve la racine du problème ? La réponse est claire : le climat des affaires n’est pas favorable et doit être amélioré.
Le fameux « climat des affaires »
Les économistes répètent sans cesse que le climat des affaires est la cause de tous nos maux économiques. Ils parlent de la croissance économique, d’investissements étrangers, de diversification de l’économie. Tout ce qui ralentit ou bloque l’économie est attribué à ce fameux climat des affaires.
N’étant pas expert, j’ai cherché à comprendre. Ce n’est pas sorcier. Le climat, on sait tous que c’est simplement le temps qu’il fait. Au Burundi, l’IGEBU nous donne chaque jour le bulletin météo. Un jour, il fait beau, le lendemain, il fait nuageux, pluvieux, etc.
Ces conditions météorologiques dictent nos mouvements et nos activités. S’il fait chaud, nous produisons beaucoup d’énergie pour travailler, mais nous nous épuisons. Nous avons besoin de nous protéger ou de travailler à l’abri. S’il pleut abondamment, c’est aussi dangereux pour nous et nos biens. Nous sommes exposés. Le climat ou l’environnement dicte nos actions.
Propice ou grisaille ?
Pour vivre, l’être humain doit chercher l’environnement propice à sa survie. Parfois, les conditions météorologiques sont difficiles, obligeant les habitants à fuir pour trouver un refuge.
Un exemple. Les vendeurs de monnaie électronique travaillent au bord de la route. Mais le climat les force à acheter des parapluies pour se protéger du soleil. Pourtant, parfois, ils abandonnent lorsque la pluie torrentielle arrive. Ils se réfugient alors dans les magasins et les boutiques…
C’est la même chose transposée à l’économie. Invariablement, le climat des affaires signifie pour nous une perpétuelle grisaille. Dans ces gros nuages, l’administration joue le rôle de la météo. Prenons un moment de réflexion. Imaginez un voyageur intrépide qui décide de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Il a une idée brillante, les compétences nécessaires et l’envie de réussir. Mais voilà, dès qu’il met un pied dans le monde des affaires, il est confronté à une série d’obstacles et de contraintes qui freinent son élan.
La météo des affaires
Tout d’abord, les démarches administratives peuvent être longues et complexes, décourageant ainsi bon nombre de potentiels entrepreneurs. Les lourdeurs bureaucratiques et les procédures administratives interminables pourraient être autant de freins à la création d’entreprises.
Ensuite, la question de la corruption se poserait inévitablement. Les entrepreneurs pourraient être souvent confrontés à des demandes de pots-de-vin et à des pratiques douteuses entravant leur développement.
Par ailleurs, l’accès au financement est un autre défi majeur pour les entrepreneurs. Les institutions financières sont souvent frileuses à l’idée de prêter de l’argent aux nouveaux venus, préférant se tourner vers des projets plus sûrs.
En outre, la stabilité politique et sociale est un élément clé pour favoriser un climat des affaires sain. Les conflits, les troubles sociaux et l’instabilité politique sont autant de facteurs qui découragent les investisseurs et les entrepreneurs. .
Parfois, les experts qui évoquent cet environnement le font dans un langage si complexe que le commun des mortels se sent complexé d’avouer ne rien comprendre. En réalité, tous ces savants de l’économie affirment que le seul et unique climat favorable aux affaires est le profit. Rien d’autre. En termes de profits, le Burundi n’est actuellement pas un véritable Eldorado pour ceux qui veulent gagner de l’argent. Autrement dit, il y a beaucoup de risque pour ceux qui investissent dans ce pays.