Alors que le Burundi traverse une crise politique à la suite des élections controversées de 2015, le blogueur Mwalimu Khadidja Hussein analyse la situation sociopolitique du pays et fait un clin d’œil à l’opposition politique burundaise, tel un coach qui, désintéressé, propose des stratégies et tactiques à une équipe en difficulté.
D’aucuns se posent des questions sur l’avenir de l’opposition politique burundaise. Certains se perdent et d’autres se font distraire par des jeux politiques. De mon point de vue, il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. Pour que les partis de l’opposition ne disparaissent pas de l’espace politique burundais, ils n’ont qu’à préparer les élections de 2020. Visiblement le parti Cndd-Fdd a déjà commencé à se préparer pour l’échéance 2020 en se rapprochant de plus en plus de l’électorat burundais alors que l’opposition perd son temps à se faire de la publicité à l’étranger. Il faut déjà se préparer pour 2020 car « demain commence aujourd’hui ».
Il faut apprendre de nos erreurs
Et si les erreurs du passé servaient pour une fois de leçons ? En 2010, certains partis de l’opposition ont boycotté le processus électoral, croyant que la caravane ne pouvait plus passer. Cette politique de la chaise vide n’a fait que jouer en faveur du Cndd-Fdd qui en est sorti renforcé en recrutant dans les rangs de l’opposition des membres qui s’étaient sentis délaissés par leurs leaders.
Comme si cela ne suffisait pas, l’opposition a passé la première partie du quinquennat 2010-2015 à polémiquer sur les élections qu’elle avait boycottées avant de continuer à s’indigner autour du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Au lieu de préparer les élections, les partis de l’opposition ont préparé les manifestations. Apparemment ils croyaient plus à la rue qu’aux urnes pour arriver au pouvoir. Mais le résultat a été autre. A force de jouer la politique de la chaise vide, l’opposition offre au Cndd-Fdd ce beau cadeau d’aller aux élections sans concurrent de taille et de décrocher toujours la majorité absolue dans les institutions du pays.
Pas de raccourcis possible
Pour ne pas s’effacer de la mémoire de l’électorat burundais, l’opposition doit se fixer un seul objectif : aller aux élections. Il n’y a pas d’autres voies possibles que celle des urnes. Les opposants doivent se débarrasser de la vision fantaisiste et utopiste d’accéder au pouvoir sans passer par les urnes.
Ils doivent comprendre que « même un millepatte ne peut suivre un seul chemin ». En effet, en 2010 le boycott n’a rien produit. En 2015 : les manifestations n’ont rien donné, le coup d’Etat a avorté, la rébellion a visiblement échoué. Que reste-t-il de l’opposition ? Il est alors tactique que l’opposition commence à se préparer pour 2020. Evidemment, suite aux erreurs de 2010 et 2015, il est prévisible que même en 2020 elle ne pourra pas gagner, mais, ce serait un pas méthodique pour se préparer pour 2025. Néanmoins, on ne prépare pas 2020 en se faisant du buzz sur les medias internationaux et les réseaux sociaux ou en courtisant les occidentaux tout comme une équipe ne peut prétendre remporter la coupe en se faisant seulement de la pub sans entrer sur le terrain et mouiller le maillot.
Arusha pour préparer 2020.
A quoi va servir le dialogue inter-burundais débuté à Arusha sous la facilitation de Benjamin Mkapa ? Sans doute pour préparer un bon climat politico-sécuritaire pour l’échéance électorale à venir. Visiblement, à Arusha, le gouvernement du Burundi est en position de force à tel point que l’opposition ne peut espérer y décrocher une quelconque mise en cause du verdict des urnes de 2015. D’ailleurs le parti au pouvoir a même annoncé qu’il siégeait à Arusha seulement pour discuter avec d’autres acteurs politiques sur comment bien organiser les élections de 2020. Finalement, cette opposition fragmentée, disparate et en position de faiblesse devrait chercher plus d’ouvertures au sein de l’espace politique pour bien se préparer aux élections de 2020 pour qu’elles soient pacifiques, inclusives et beaucoup plus transparentes.
Le prof. Philip Reyntjens a parle de ce scenario et il s’est heurte a des injures et des insultes sans nom. Le journaliste Karayenga a meme traite sa proposition de debile. Pourtant, avec le temps qui passe il apparait de plus en plus que l’opposition devrait chercher comment retourner sur terrain.
Il est impossible de chercher a gouverner le Burundi en ignorant son peuple. La tactique de chercher de s’appuyer aux occidentaux pour avoir le soutien d’acceder au pouvoir n’est pas une tres bonne approche.
Je suis convaincu que si l’opposition presentait des solutions aux problemes andemiques du Burundi dont le manque d’emploi pour les jeunes, l’absence d’infrastructures economiques comme l’energie et les routes et des reformes institutionelles necessaires, en tout cas elle aurait un soutien. Elle n’accederait peut etre pas a la tete de l’Etat mais elle entrerait surement au parlement, au senat et au gouvernement.
Une fois au gouvernement, si les ministres de l’opposition se distinguent dans la bonne gestion de la chose publique, rien n’empechera qu’ils gagnent encore plus de voix en 2025 etc.
Ce qui compte n’est pas d’etre president mais de developper une strategie de prendre la presidence grace aux performances et appreciation de la population.
A force de rester en dehors des courses electorales, l’opposition risque effectivement de tomber dans les oubliettes. Faut pas compter sur l’occident eternellement.
L’affaire de 3ème mandat n’est qu’une invention des puissances occidentales qui visent à effacer la limitation des mandats en vue de maintenir leurs alliés au pouvoir. Paradoxalement, les mêmes inventeurs de ce nouveau système démocratique sont les premiers qui crient haut et fort pour le respect de la constitution, pourtant une fois la modification réussie, ils nous font comprendre qu’on ne peut pas s’opposer à la volonté du peuple! Vous l’avez vue au Congo Brazza et au Rwanda! La campagne va continuer jusqu’à ce que ce système soit totalement établi! Quelle malignité! Quelle hypocrisie!
En Afrique l’opposition n’a qu’à se préparer aux élections quel qu’en soit le système. Sinon, elle risque de disparaitre complétement! Regardons au Rwanda, il n’y a plus d’opposition! Il en sera de même au Burundi, Congo Brazza et bientôt au Congo de Kabile, ainsi de suite! Vous me direz!