Jimmy Hatungimana, c’est le nouveau maire de la ville de Bujumbura, capitale économique du Burundi. Ce haut-gradé de la police nationale burundaise était à la tête de la Police de l’air, des frontières et des étrangers (PAFE). « Des prestations positives à son actif », selon l’opinion. Il a déjà promis de prendre à bras-le-corps le problème épineux des routes de la capitale économique. Mais ça ne devrait pas s’arrêter là.
Une ville doit être, en principe, propre. À Bujumbura, la question de gestion des déchets est fondamentale. Elle est devenue une équation à plusieurs inconnus. Pour essayer de trouver une solution, des coopératives, des associations ont été créées, très rapidement. Sur une trentaine, 18 ont gagné le marché de collecte des déchets ménagers. Des prix, par ménage, têtes, boutiques, etc. ont été « unilatéralement » fixés par la mairie. Les citadins n’ont pas eu d’autres choix que de s’y soumettre.
Dans certaines zones, certains quartiers, cela n’a fonctionné que quelques mois : pas de camions pour la collecte, pas de personnel suffisant… Résultat : de la puanteur a envahi les ménages. Voici 4 solutions pour en venir à bout de cette honteuse situation.
Ressusciter les SETEMU
Profitant des défaillances et de l’incompétence de ces associations, certains jeunes y voient une opportunité. Ils passent dans les ménages et collectent ces déchets : le prix est négociable. Destination : les rivières Ntahangwa, Kanyosha ou Muha, qui, à leur tour, charrient tous ces immondices dans le lac Tanganyika. Bujumbura manque cruellement de décharges publiques. Frustrées, on entendra plusieurs voix se lever : « Finalement, ces associations ne sont là que pour encaisser de l’argent. Pourquoi ne pas donner des moyens suffisants aux Services Techniques Municipaux (SETEMU)? ».
Créés en 1983, ce sont les SETEMU qui s’occupaient de la collecte des déchets ménagers. Des gros camions faisaient des navettes dans les quartiers. Pour résoudre cette question des déchets ménagers, une des solutions serait de ressusciter ces services. Ce qui signifie y mettre des moyens conséquents tant financiers, matériels et humains.
Impliquer les citadins
Sans les ménages, il n’y aurait pas des déchets ménagers. Et là, pour trouver une solution durable à cette question, il faut impliquer les concernés. Ce qui passerait par la sensibilisation, les réunions, peut-être, quartiers par quartiers ou zones par zones. Sûrement qu’au sortir, des stratégies seront arrêtées, par exemple : le triage.
À ce niveau, chaque ménage doit disposer de 3 à 4 poubelles différentes. Les déchets dangereux tels que les médicaments périmés, les piles sèches et autres équipements électroniques, doivent être acheminés vers les déchetteries pour un traitement spécifique. Et des plastiques, des papiers, des produits en verre et en métaux doivent avoir leurs poubelles propres à eux. Cela permettrait de recycler des déchets biodégradables pour donner naissance à d’autres produits ou aux fertilisants par exemple. Et dans les espaces publics, au centre-ville, des poubelles publiques sont une nécessité.
Réhabiliter la station d’épuration des eaux usées de Buterere
Même si toute la ville n’est pas raccordée à la station d’épuration des eaux usées de Buterere, sa réhabilitation permettrait au lac Tanganyika d’être respecté et de ne plus être pollué. Aujourd’hui, cette infrastructure est en piteux état et en panne. Ce qui sous-entend que ces eaux usées, ces déchets qui devraient être traités là avant d’arriver dans le lac, ne le sont pas.
Or, c’est dans ce patrimoine qu’est puisée l’eau consommée dans la ville de Bujumbura. Et n’oublions pas que non loin de ces étangs, il y a des ménages, des personnes. Quid des conséquences de cette situation sur leur santé ?
Installer des latrines publiques
Se soulager est un besoin. Et malheureusement des toilettes improvisées sont nombreuses dans la ville de Bujumbura : les caniveaux, les murs des maisons, des églises, etc. Par exemple, au centre-ville, le peu de toilettes autour des restes du marché central de Bujumbura ne suffit pas. Et l’entrée est payante. L’installation des toilettes publiques au niveau des parkings, des espaces de rassemblements aideraient à rendre notre ville propre.
Pourquoi un policier comme maire? Est-ce qu’un spécialiste en urbanisme ne serait pas un choix plus judicieux?