Depuis trois mois le monde se bat contre le coronavirus. Des mesures de propreté sont répétées incessamment aux milliers de gens confinés de par le monde. Mais le Burundi fait partie de quelques pays au monde qui n’ont pas encore imposé le confinement à sa population au grand dam des Burundais confinés à l’étranger. Je voudrais les rassurer.
Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour, ma première pensée en me réveillant serait d’aller me laver les mains avant de me toucher le visage. Hélas, le réflexe n’est pas encore ancré dans ma tête, ou tout simplement parce que je le fais étant encore dans un état de demi-sommeil. Dans tous les cas, je n’ai pas trop à m’inquiéter, puisque la veille, avant d’aller sous la couette, je les ai lavées à grande eau, ces mains qui, depuis des semaines, sont devenues le premier rempart contre ce maudit virus.
Tout en me préparant à aller vaquer à mes occupations quotidiennes, je ne me retiens pas de jeter un coup d’œil sur les réseaux sociaux, journaux télévisés internationaux pour voir s’il n’y a pas au moins la rumeur d’un nouveau remède, outre la fameuse chloroquine adulée par certains, refusée par d’autres. Parallèlement, je consulte rapidement ma messagerie et tombe encore une fois sans surprise sur les messages de certains de mes amis en confinement à l’étranger qui m’ont encore envoyé des présages de mauvais augure. Et à chaque fois, c’est pour juger insuffisantes les actions du gouvernement face à la pandémie et traiter d’inconscients les Burundais face au danger qu’ils encourent. Dans le dernier message, l’un m’a même envoyé « muzoza kwikangura mwapfuye mwese !» ( vous allez vous réveiller étant tous morts !).
Nous nous soucions aussi de nos vies
Je ne vais pas mentir, ce genre de messages ne me fait plus aucun effet depuis longtemps. Certains diront que je suis irresponsable et inconscient comme tout Burundais en ces temps durs, mais je n’aime pas non plus être alarmiste à tout bout de champ. Je remercie ceux qui se font du souci pour nous qui sommes au Burundi sans être confinés, mais sachez que nous nous soucions de nos vies bien plus que vous ne le croyez. Nos mains, désormais toujours humides, peuvent en témoigner.
Les seaux avec robinets partout en ville, les efforts de distanciation et salutation éloignées et les quelques masques ici et là sur des visages inquiets sont des preuves concrètes. Le confinement requis sur les réseaux sociaux n’est pas la seule solution miracle. Et à ma connaissance l’OMS, dans toute sa rigueur et son souci de voir cette pandémie enrayée, n’a jamais mentionné qu’un pays devait se confiner obligatoirement et immédiatement dès qu’un premier cas de coronavirus était confirmé.
Parce que je ne sais pas pour vous, mais je crois que si un confinement total était décrété, nous mourrions de faim avant que le coronavirus lui-même nous tue. Il est des mesures applicables dans les pays riches, parce qu’avec la pauvreté, les maladies et les conflits qui tuent déjà, le Covid-19, sans être le moindre mal, vient s’ajouter à des maux tout autant meurtriers ! Économiquement parlant, certains avancent justement le manque à gagner du Burundi en n’étant pas sur la liste des pays qui vont recevoir une aide financière parce que confinés. Mais avez-vous déjà estimé ce qu’un confinement coûterait financièrement et économiquement au pays ? Et cette aide financière tant voulue, croyez-vous qu’il couvrirait tous les besoins nécessaires à ceux qui seront confinés sans stock ni revenus ? Je ne crois pas.
Néanmoins, ne vous en faites pas. J’en connais déjà qui se sont autoconfinés volontairement chez eux sans attendre l’injonction du gouvernement ou dont les institutions pour lesquelles ils travaillent ont adopté la méthode de télétravail. Mais cela ne peut pas marcher pour le tout le monde.
Le Burundi est un petit pays, faible économiquement, mais qui a un peuple attentif et qui suit les directives quand elles sont bien communiquées. Je pense donc que si on se serre les coudes (même sans se toucher) entre locaux et ceux vivant en dehors du pays, cette pandémie peut être gérée sans faire trop de victimes. En attendant, chers compatriotes de par le monde, aidez-nous à croiser les doigts et à prier pour les croyants, pour que ce virus soit maîtrisé et que le Burundi ne soit pas durement atteint. Car tout ce que vous nous reprochez de ne pas faire a été fait ailleurs mais n’a pas empêché qu’il y ait des milliers victimes. Merci pour votre inquiétude, ça va aller.
de tout cœur nous prions pour notre cher pays et vous gagnerez.Oui il ya beaucoup de manières de vaincre cet ennemi invisible,il n’ya pas de solution miracle mais la prière et les mesures prises par les spécialistes de la santé sont deux armes puissantes.Merci à vous YAGA
Merci. Très intelligent et sage
Bonjour,
Je comprends parfaitement ce tu dis. Dans les pays pauvres le confinement est impossible car beaucoup mourraient de faim à cause de notre économie.
Mais pourquoi les burundais s’obstinent à continuer d’aller dans les églises, dot, marriages, bar, etc? Alors que ce n’est pas une nécessité!
Je crois que en tant que Burundais qui connaîs bien mon pays, jusqu’aujourd’hui il n’est encore temps de proclamer le confinement, le plus important et les cas soient traités de manière responsable et que les citoyens soient responsables, faire des courses nécessaires, réduire les rassemblement et les contactes. En plus, n’oublie pas qu’il y a des moyens de faire soigner avec des herbes médecinals qui sont plus efficaces que ces tentatives que personnes sûr.
Bonne chance à tous et toutes Burundais.
Même la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a : il serait illusoire de demander aux burundais de se confiner.
Par contre, ces meetings politiques, ces rencontres sportives, ces mariages et autres festivités futiles relèvent de l’irresponsabilité politique.
Le seul lavage des mains n’est pas suffisant.
En passant, la mort de quelques milliers de vieux et d’autres quidam déjà hypertendus ou diabétiques… c’est acceptable, non?
Bien dit. Le confinement est un privilège.
Bien dit Ntunga.Vraiment ,il faut qu’on laisse notre Burundi respirer au lieu de l’accuser ceci et cela.Enfermer les burundais dans leur maison sans les donner à manger,c’est comme les hospitaliser dans une salle où il nya ni medecin,ni medicament.Le confinement est vraiment impossible.Par contre,l’hygiène est possible.Pendant les différentes crises de choléra,on pratique cette hygiène.Au burundi le confinement n’est pas nécésaire.Pratiquons seulement l’hygiène comme on nous le demande.Merci à ceux qui comprennent.
Le confinement est évidemment problématique dans les cités où règne la promiscuité. Par contre, dans nos campagnes, la vie est organisée tel qu’il est possible d’éviter de s’exposer au virus. Nous avons des habitats isolés, chaque famille dans son rugo. Les travaux des champs peuvent continuer normalement, puisque chaque famille va cultiver dans ses propriétés privées, sans avoir besoin de se frotter à beaucoup de monde. Les familles peuvent même survivre en consommant les produits de leur champs. Ce que les citadins ne peuvent pas, ils doivent se déplacer et se côtoyer pour gagner son pain quotidien. La leçon que nous apprend le virus, c’est qu’il commence par attaquer dans les villes où les gens se déplacent beaucoup. Ensuite les citadins le transmettent aux campagnards lors des visites. Ce ne serait donc pas une mauvaise idée de restreindre ces contacts ville-campagne, et évidemment suspendre les grands attroupements dans les campagnes, vecteurs privilégiés du coronavirus. N’oubliez pas qu’il n’y a pas d’hôpitaux équipés, ni de tests dans beaucoup de coins reculés du pays. Celui qui aura la malchance d’attraper le virus, il en mourra ou en survivra (grâce à Dieu), les statistiques ne le sauront pas.
Ukuri gusesuye peee!!
« Le Burundi est un petit pays, faible économiquement, mais qui a un peuple attentif et qui suit les directives quand elles sont bien communiquées. » Merci beaucoup pour cette phrase qui décrit si bien le Burundais moyen. Le confinement est un remède avec des effects négatifs auxquels l’economie ne survivrait peut être pas.