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Carnet de voyage : Addis-Abeba, là où le passé inspire l’avenir

Perchée à plus de 2 500 mètres d’altitude, Addis-Abeba s’impose comme une capitale vibrante et bouillonnante. Entre son aéroport international, véritable carrefour africain, ses avenues bordées d’hôtels modernes, ses taxis aux tarifs calculés au mètre et ses quartiers où l’histoire rencontre la spiritualité, la ville est une mosaïque vivante. À travers ses monuments, ses musées et le siège de l’Union africaine, elle raconte l’Éthiopie et une partie de l’Afrique contemporaine.

Dès l’atterrissage à l’aéroport international de Bole, on comprend pourquoi Addis-Abeba est surnommée la « capitale diplomatique de l’Afrique ». Cet aéroport, l’un des plus modernes du continent, accueille des milliers de voyageurs chaque jour. Les halls lumineux résonnent d’annonces en amharique et en anglais, mêlées au brouhaha des valises roulantes et des conversations. Un Éthiopien m’aborde avec un sourire, passant à l’anglais face à mon hésitation : « Transit or tourism? » Il m’explique, avec fierté, que l’Éthiopie attire de plus en plus de visiteurs. Après un passage rapide aux services de migration, où mon passeport me vaut un visa de trente jours pour un séjour prévu de quinze, je m’élance dans la ville.

Une ville en mouvement

À la sortie, un chauffeur d’hôtel m’accueille d’un « selam » chaleureux et charge mes bagages. Les routes d’Addis-Abeba, ponctuées de ronds-points et d’échangeurs, comme l’autoroute Addis-Abeba–Adama, vibrent d’une énergie débordante. Comparée à Bujumbura, où la circulation est paisible, Addis est une symphonie de klaxons et de véhicules se frayant un chemin dans un chaos organisé. Cette fébrilité reflète la Corne de l’Afrique, une région en perpétuelle mutation. Avant de partir explorer Aksoum et ses obélisques, je me rends dans un bureau de change. Avec 50 euros, je repars avec 8 200 birrs éthiopiens, une somme impressionnante.

Taxis modernes et traditions

À Addis, héler un taxi au bord de la route n’est pas la norme. Un employé d’hôtel, amusé par mon réflexe, commande une course via une application comme Ride ou Feres, où le tarif s’affiche au mètre près. Cette modernité contraste avec les racines profondes de la ville, marquées par les légendes de la Reine de Saba, figure légendaire de sagesse et d’intelligence.Un creuset d’histoire et de modernité

Addis-Abeba est un kaléidoscope de tradition et de modernité. Le siège de l’Union africaine, avec sa tour de verre et sa salle Nelson Mandela, incarne l’ambition panafricaine. Les monuments, comme la cathédrale de la Sainte-Trinité, où reposent l’empereur Haïlé Sélassié et son épouse, ou le Musée national, qui abrite Lucy, un squelette vieux de 3,2 millions d’années, témoignent d’une mémoire séculaire. À Meskel Square, les foules se réunissent pour la fête éponyme, illuminant la ville de feux symboliques. Les églises orthodoxes aux fresques éclatantes, les mosquées élégantes et les temples protestants modernes coexistent en harmonie, reflétant une diversité spirituelle.

Une ville qui ne dort jamais

Addis-Abeba, ce n’est pas seulement la diplomatie ou la religion. Ses quartiers populaires, avec leurs marchés animés et leurs cafés où l’on moud le grain sous les yeux des passants, dégagent une vitalité unique. Les arômes de café noir et les rires sur les terrasses captivent les visiteurs. Lorsque le soleil décline sur les collines, la ville révèle un autre visage, celui d’une capitale insomniaque. Addis reste un mystère, un livre qu’on referme trop tôt, avec la promesse d’y revenir pour en découvrir davantage.

Ce voyage à Addis-Abeba est une plongée dans une ville de demain, ancrée dans un passé glorieux. Chaque coin de rue, chaque monument raconte une histoire, celle d’une Afrique en mouvement, fière et tournée vers l’avenir.

 

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