« Chaque époque engendre un héros », dit un proverbe coréen. C’est vrai. Dans plusieurs domaines de la vie du pays et à divers moments, il existe des personnes qui se font démarquer de par leurs actions et leurs contributions en faveur de la communauté. Bwoyero en fait partie. Elle est une héroïne pour les habitants de la localité de Giheta, l’une des communes de la province Gitega. Découvrez cette cheville ouvrière des droits des femmes.
Qui est Bwoyero ?
Sa voix respire le calme et la tranquillité. La tranquillité de ceux qui savent et ont tout vu. Cette femme qui, pourtant a été témoin de ce que l’humain est capable de faire en termes d’atrocités n’a pas baissé les bras. Marie Goreth Bwoyero, la soixantaine, est enseignante à une école primaire de la commune Giheta de la province de Gitega. Représentante communale de l’Association Dushirehamwe et en même temps journaliste à la Radio Ijwi Ry’Umukenyezi, elle est veuve et mère de six enfants et prend également en charge plusieurs autres membres de sa famille. Ce qui la motive dans la vie ? Le désir d’aider son prochain, plus spécialement les femmes, ses semblables. A peine sortie de sa classe de quatrième année, Marie Goreth s’attelle à venir en aide aux femmes victimes de violences de tout genre à travers le centre d’écoute Izere de l’Association Dushirehamwe. D’ailleurs, le jour où on est allé la voir pour l’interviewer, elle accompagnait une victime au poste de police le plus proche, un certain mercredi.
Bwoyero a été la première personne à éveiller la conscience des femmes de sa localité sur l’importance de lutter pour leurs droits. C’est grâce à ses efforts que les femmes de sa localité ont aujourd’hui massivement intégré différentes associations au sein desquelles elles bénéficient des formations notamment en résolution pacifique des conflits, en droit, en indépendance financière, etc. Aujourd’hui, la commune Giheta peut se targuer d’avoir des femmes au sein des instances de prise de décisions sur toutes ses collines. Sa contribution en faveur des droits des femmes au sein de l’Association Dushirehamwe a permis à la Radio communautaire Ijwi ry’Umukenyezi de voir le jour.
Si la gratitude avait un nom…
« C’est grâce à Bwoyero que j’ai pu être soignée après avoir été battue par mon mari. Elle m’a permis de récupérer mon lopin de terre que m’avait pris mon frère », affirme Vicentie Ndereyimana avant d’ajouter : «Mariya Goreti yaradusubije agateka twebwe abakenyezi » (Marie Goreth nous a redonné la dignité, ndlr). Marie Goreth Bwoyero est devenue une “Mère Theresa” pour les gens de la localité de Giheta. C’est la référence en matière des droits des femmes. Ces dernières ne jurent que par elle. Cependant, les défis ne manquent pas pour la lutte contre les violences faites aux femmes dans cette commune. C’est notamment le manque de moyens financiers car, comme elle nous l’a expliqué, elle est souvent amenée à utiliser ses propres fonds pour venir en aide aux victimes alors qu’elle travaille déjà bénévolement.