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Burundi, pays aux moults défis à la veille du rendez-vous électoral de 2025

Au moment où je commençais à gratter   ce pauvre papier, j’ai eu du mal à me départir de ma pauvre tâche qu’est celle de blogueur et de me focaliser à un seul aspect de la vie du pays, tellement Gitega est secoué par des défis les uns plus importants que les autres. Je n’y suis pas allé de main morte tout de même.  J’ai tenté ma petite autopsie et voici ce que j’ai constaté.

 Est-ce vraiment la peine d’y revenir, ce à quoi le pays ressemble sur le plan politique à la veille des élections de 2025 ? Bon, ne nous fatiguons pas et répétons ce que vous connaissez probablement déjà. Le moins que l’on puisse dire, le climat politique ne s’annonce pas rassurant.  Entre une mise en place de la CENI loin d’être consensuelle et un code électoral pas moins contraignant, l’odeur de 2025 s’annonce nocive. Et la vitalité des partis politiques, on en parle ? Peut-on encore parler de ce qui vient de vivre, ou plutôt de ce que vit le CNL ?  Ce parti qui se trouve (qui se trouvait) être la seconde force politique mais actuellement très affaiblie des suites des facteurs endogènes mais surtout exogènes ? Comment prétendre organiser une compétition digne de ce nom dans ces conditions ?  « A quoi serviront les élections à venir si c’est dans les conditions auxquelles nous assistons actuellement ? », s’interroge une opinion. Comment prétendre dans ces conditions à la sortie de la crise économique alors que l’on sait que « l’économie est la fille de la politique » ?

L’économie, parlons-en justement. 

Comment   ne pas en parler alors que le pays vit au rythme des pénuries de produits de première nécessité, le carburant en l’occurrence. Comment   oublier alors qu’on nous avait rassuré que la question du carburant ne se poserait plus ? A l’heure où l’on gratte ces lignes, des files d’attente sur les stations sont à n’en plus finir.   Mais, est-il vraiment nécessaire de parler de tout ça alors que la primature vient de déclarer à l’hémicycle de Kigobe que la question ne trouvera d’issue qu’avec la disponibilité du dollar dont il reconnaît d’ailleurs la rareté ? Ces devises dont nous prévoyons la suffisance après les 5 ans, le temps d’un retour sur investissement dans les avocats qu’on envisage de planter à travers tout le pays.

Et l’inflation, on en reparle vraiment alors que le sujet n’est plus d’actualité ? Mais oui, pourquoi pas, du moment qu’elle constitue un obstacle d’un « Umufuko wose uronke amahera, umunwa wose uronke ico ufungura ».  Pas la peine de rajouter que ce slogan devient caduc quand joindre les deux bouts du mois relève d’un parcours de combattants.   Mais, comment s’étonner de l’inflation alors que le pays vit largement des importations et que le dollar/l’euro sont des denrées devenues de plus en plus rares. La situation, elle persiste en dépit des mesures de libéralisation prises par la BRB et soutenues par les institutions monétaires internationales.

Un malheur ne vient jamais seul

Preuve de ces obstacles au slogan « Umufuko wose uronke amahera umunwa wose uronke ico ufungura », l’ANAGESSA peine à payer aux agriculteurs leurs dus, alors qu’ils sont obligés de lui vendre les récoltes de maïs. L’agriculture justement. Que dire des catastrophes (naturelles ??) qui menacent les agriculteurs et les infrastructures ? Ces glissements de terrain qui sèment la désolation sur leur passage. Et les inondations ? Quid de la gouvernance des risques si bien recommandée par les experts alors qu’elle nous permettrait de prendre des mesures anticipées et ainsi faire face à ces cataclysmes qui s’abattent sur nous, impuissants.

Fatalité alors ?

« Tous les indicateurs sont au rouge », semblent être unanimes des observateurs avisés.  La pénurie de boissons de la Brarudi en cours vient comme pour assombrir le tableau déjà sombre, toujours sur fond de la rareté des billets verts incontournable pour les importations.  D’où viendra vraiment le salut d’un Burundi aux moult défis ? Ils étaient beaucoup à s’enthousiasmer quand l’Union européenne avait annoncé renouer ses relations avec Gitega après l’ouragan de 2015 avant qu’ils ne déchantent après avoir constaté que la normalisation n’a pas été accompagnée par le retour du Fbu ou plutôt de l’euro. Pour quelles raisons ? Difficile de répondre, mais « nta kabura imvo » surtout que l’on sait que ces partenariats sont toujours accompagnés de conditionnalités. Gitega n’a-t-il pas réservé de suites favorables à ces dernières ? Rien n’est exclu en tout cas. Et ses positionnements par rapport aux enjeux politico-sécuritaires régionaux arrangent-ils la donne ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation actuelle sur le plan de la gouvernance n’est pas de nature à susciter la reprise effective de la coopération. Impensable de l’envisager dans un contexte d’une gouvernance politique fortement décriée, de la préparation des élections de 2025 déjà questionnée et d’une gouvernance économique loin de faire l’unanimité.

Loin d’être exhaustif, ce sont tous ces défis auxquels Gitega devra répondre pour espérer sortir de l’impasse dans laquelle le pays se trouve actuellement.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Vraiment c’est difficile de trouver où se trouve le pourquoi nous sommes confrontés à tous ces problèmes mais moi je pourrais deviner que c’est le non partage de la vision entre nos gouvernants. Peut-être qu’il y a certains qui veulent que notre pays soit développé mais permettez moi de dire qu’il y a les autres qui ne pensent que sur leurs poches, mais il est difficile de distinguer ces deux groupes. je suis convaincu que si tout le monde( les gouvernants) avait une même vision sur ce qu’on veut que deviendra notre pays en 2040 et en 2060, on y arriverait. Au niveau politique c’est catastrophique. Souvent on nous promet des choses seulement pour remporter les élections alors que ces choses n’ont pas été étudiées leur faisabilité. Normalement c’est nous la population qui avons la clé de tout ça car comme nous sommes dans une démocratie et que par définition elle est un pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple, nous devrions veiller à ce que toujours le pouvoir soit pour n