Le 31 juillet a été célébré la journée dédiée à la femme africaine. Une belle occasion de porter attention sur la place que les élections de 2020 ont accordé à la femme burundaise dans les instances de prise de décision.
Les chiffres des élections de 2020 sont là. Pour les administrateurs communaux, les femmes ont été élues à 34,45 %, alors qu’elles étaient à 32,7 % en 2015. Du côté des députés, le nouveau parlement sera composé de 37,4 % de femmes, alors qu’elles étaient à 36,36 % en 2015 et 32,08 % en 2010. Des chiffres au-delà des 30 % que recommande même la Constitution, en matière de la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision.
Même du côté des postes nominatifs, les faits sont là. Dans le gouvernement, les femmes ministres étaient de l’ordre de 28,57 % sous feu Nkurunziza, pour passer à 33,33 % avec le président Ndayishimiye. Pour les gouverneurs, le taux est resté à 17 % comme en 2015 avec trois femmes gouverneurs sur les 18. Peut-on dire que les campagnes pour la promotion de la femme ont porté leurs fruits ? Peut-on dire que les partis au pouvoir qui tirent les ficelles ont changé de mentalités ?
Du chemin a été parcouru, du chemin reste à parcourir !
C’est vrai, l’univers politique est un monde hostile à la femme burundaise. Et cela, alors qu’ en tant que femmes, ce sont elles qui savent mieux que quiconque ce que plus de la moitié de la population vivent. Alors, ces résultats atteints avec 2020, aussi encourageants soient-ils, méritent d’être améliorés.
Oui, elles ont eu les postes et cela, sans promotion canapé. Ce qui est louable d’ailleurs. Mais une question demeure : le climat, est-il propice à la femme burundaise pour faire de la politique, pour ne pas être traitée au second degré dans la prise des décisions ? Pour ne pas être recalée au second plan sur la liste des missions à l’étranger ? De ne pas être taxée de « umugore w’ingare » ou autres discours sexistes, à la défense des opinions et des idées ? À vous de me répondre.
Pour ma part, c’est sur ces femmes qui viennent d’être élues et nommées que repose le lourd poids d’implanter le changement pour une égalité des droits au service de la politique et de la croissance équitable et durable. Alors chères femmes élues et nommées, ne soyez pas dans ces instances comme des fleurs d’ornement. Vous avez une force de vie incroyable et une énergie formidable à structurer et à exploiter. Soyez donc des aînées, battez-vous pour une loi garantissant l’égalité des femmes sur les listes des partis politiques, sans oublier une loi pour l’héritage des filles, mais surtout, exigez une loi sur la détaxation des serviettes hygiéniques.
Aujourd’hui les places des femmes sont améliorées par rapport aux années passées