« Peace Building leadership academy », un projet de SPARK et BBIN soutenant les jeunes touchés par la crise sociopolitique de 2015, s’est clôturé ce 24 janvier 2018 à Safi Beach. Une soixantaine de lauréats ont pu, grâce à cette initiative soutenue par le PNUD, approfondir les notions d’entrepreneuriat et de travail d’équipe.
A 8h30, ils étaient presque tous déjà présents pour l’avant-dernière séance du projet. Après plusieurs mois dans une ambiance studieuse, en salles ou lors des descentes sur terrain dans les quartiers, cette fois-ci le rendez-vous avait été pris à la plage, un cadre autrement plus propice à la communion et au jeu. Les organisateurs comptaient également sur cet ultime évènement, et la brise matinale sans doute, pour insuffler aux lauréats une valeur essentielle aussi bien dans la gestion d’une entreprise que dans l’engagement citoyen : l’esprit d’équipe.
Ces soixante lauréats venaient de passer ensemble un peu plus de six mois. Avec son lot de nouvelles amitiés et de nouvelles habitudes, ce fut une période pour ouvrir ses horizons. Par contre il n’est pas certain qu’elle suffise pour endiguer les appréhensions qui précèdent un saut dans l’univers très incertain de l’entrepreneuriat. Ces jeunes avaient donc besoin de se sentir entourés et accompagnés avant de se lancer. A cette fin, cinq jeunes entrepreneurs sociaux avaient été convié à la séance comme coaches. Depuis la fondatrice d’un programme de renforcement de capacités pour jeunes filles de l’école secondaire jusqu’au PDG de l’entreprise Shaquart en passant par une blogueuse, une styliste, le fondateur d’un atelier de recyclage de déchets, tous s’étaient déplacés pour partager leurs expériences, pour mettre en confiance les « peace builders » pour leurs projets futurs.
Le tout à travers des jeux, pour la plupart anodins à prime abord. Et l’adhésion des participants n’était pas gagnée d’avance. En effet, au Burundi comme ailleurs, les gens peuvent jouer à « quel groupe parviendra à courir vers le lac, à puiser de l’eau, puis remplir un seau plus rapidement que l’autre ». Mais rarement quand les participants ont la vingtaine passée. Au Burundi comme ailleurs, les gens peuvent jouer à « quel groupe dont les membres parviendront à sauter une corde à la chaine sans se lâcher des bras ». Mais rarement lorsque les membres font partie de ces catégories d’âge où le mot « jeux» commence à rimer avec « enfantillages ».
Pourtant, ils l’ont fait. Ce n’est pas tout. Après chaque jeu, les participants sont parvenus à en tirer des leçons sur les valeurs essentielles pour la bonne marche d’une équipe telle que la patience, l’unité, ou la persévérance. Ce rendez-vous qui était censé être celui de la fin aura donc eu le mérite de s’inscrire dans une logique de renforcement des acquis de l’ensemble du projet en vue de futures initiatives entrepreneuriales et citoyennes telles que l’on aimerait en voir proliférer dans nos quartiers.
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